Ces projectiles, dont certains ont été interceptés par les systèmes de défense antimissiles israéliens, n'ont pas fait de victimes et l'armée israélienne a riposté, a indiqué par téléphone à des journalistes le porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, sans préciser la nature de cette riposte.
L'agence officielle syrienne Sana a fait état de l'interception de missiles israéliens par la défense anti-aérienne du régime.
Ces événements interviennent dans un contexte de vives tensions israélo-iraniennes autour du théâtre syrien à la suite de plusieurs opérations attribuées à l'armée israélienne contre des intérêts iraniens en Syrie.
Elles ont encore été avivées par les incertitudes autour de l'accord nucléaire conclu en 2015 par les grandes puissances avec l'Iran et dénoncé mardi soir par le président américain Donald Trump.
Selon le porte-parole de l'armée, les roquettes ont été tirées peu après minuit (21h00 GMT mercredi) par des hommes de la brigade iranienne al-Qods sur les premières lignes de l'armée israélienne sur le Golan.
"Nous savons que cela vient de la force al-Qods", a-t-il dit sans plus de précision.
La brigade al-Qods est chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien.
"L'armée israélienne considère cette attaque iranienne contre Israël avec une très grande sévérité", a-t-il dit.
"Nous n'avons pas connaissance de blessés", a déclaré le porte-parole. Plusieurs positions israéliennes ont été visées, mais les dégâts sont limités, et aucun civil israélien n'a été menacé, a-t-il dit.
"Il est demandé à la population de rester attentive aux instructions délivrées" par le commandement, a indiqué l'armée dans un communiqué séparé, précisant qu'aucune instruction particulière n'avait été donné en dehors de celles diffusées mardi soir.
L'armée avait alors demandé aux autorités de rouvrir et de préparer les abris.
Israël se tenait prêt depuis des semaines à une possible attaque iranienne venue de Syrie, attendue sous la forme probable de tirs de missiles, en représailles à de récentes frappes attribuées à Israël en Syrie, dans lesquelles des Iraniens ont été tués.
Mardi soir, un dépôt d'armes iranien près de Damas a été la cible d'une frappe qui a tué 15 combattants pro-régime étrangers, dont huit Iraniens, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'opération, la troisième du genre en un mois, a de nouveau été imputée à Israël par le régime syrien.
Avant cette opération et au moment où M. Trump se préparait à annoncer le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire, l'armée israélienne annonçait avoir repéré des activités iraniennes "inhabituelles" en Syrie et avoir placé ses forces en état d'alerte dans le Golan, face à l'éventualité d'une attaque iranienne.
Le lieutenant-colonel Conricus a dit qu'il était trop tôt pour déterminer si les tirs de roquettes de la nuit constituaient la riposte iranienne.
Israël s'alarme de l'expansion iranienne dans la région et ne cesse de proclamer qu'il ne permettra pas à la République islamique de se servir de la Syrie comme tête de pont contre lui.
Israël se considère aussi comme la cible désignée d'un Iran qui serait doté de l'arme nucléaire, et a mené de front ces dernières années les opérations militaires en Syrie et une campagne de tous les instants contre l'accord nucléaire.
Israël a annexé en 1981 la partie du Golan (1.200 kilomètres carrés) qu'il occupait depuis 1967 et la guerre des Six Jours. Cette annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, qui considère toujours le territoire comme syrien. Environ 510 kilomètres carrés restent sous contrôle syrien. Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre.
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