Cette visite non annoncée de M. Pompeo, la seconde en quelques semaines mais sa première en tant que secrétaire d'Etat, est destinée à faire avancer les préparatifs du tête à tête inédit entre Donald Trump et Kim Jong Un sur l'arsenal nucléaire nord-coréen.
Il a déclaré à la presse qu'il espérait trouver un accord sur une date et un lieu pour le sommet, bien que M. Trump ait dit qu'ils avaient déjà été arrêtés.
Mais le vent d'optimisme soulevé par la détente en cours est tempéré par le retrait annoncé par M. Trump d'un accord nucléaire avec l'Iran.
Le voyage du secrétaire d'Etat survient alors que les rumeurs de libération de trois Américains détenus au Nord se multiplient, alimentées par la présidence sud-coréenne qui a dit s'attendre à leur remise en liberté.
Cette question est très sensible aux Etats-Unis. Le président Trump avait laissé entendre la semaine dernière que le dénouement était proche.
Par le passé, des détenus ont pu être libérés lors de visites en Corée du Nord de personnalités.
Mais il n'y a eu aucune indication en ce sens après des discussions entre M. Pompeo et Kim Yong Chul, directeur du département du Front uni, l'une des instances nord-coréennes qui s'occupent des relations Nord/Sud, selon les informations d'un pool de journalistes.
Confiance?
La détente éclair occasionnée par les jeux Olympiques d'hiver organisés au Sud tranche totalement avec les tensions à l'oeuvre sur la péninsule il y a encore quelques mois. MM. Trump et Kim échangeaient alors insultes personnelles et menaces apocalyptiques.
"Nous pensons que les relations avec la Corée du Nord sont en train de se construire", a déclaré M. Trump à la Maison Blanche dans une allocution télévisée. "Nous verrons ce que tout cela va donner. Peut-être que cela ne donnera rien. Mais cela pourrait être une grande chose pour la Corée du Nord, la Corée du Sud et le monde entier".
Des propos tenus en même temps que M. Trump claquait la porte de l'accord nucléaire conclu en 2015 avec l'Iran, ce qui complique d'autant les possibilités de convaincre Pyongyang de renoncer à ses armes atomiques.
M. Trump a tiré à boulets rouges sur cet accord noué après de longues négociations entre la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Iran, la Russie et les précédents gouvernements américains.
D'autres signataires, de même que l'Agence internationale de l'énergie disent que Téhéran a rempli ses obligations. Adam Mount, de la Fédération des scientifiques américains, s'est exclamé: "C'est fou de penser que Pompeo arrive à Pyongyang porteur du message suivant: +si vous éliminez vos armes nucléaires, nous lèverons les sanctions et nous ne vous attaquerons pas. Vous pouvez nous faire confiance+".
Les tenants et aboutissants d'un éventuel accord semblent loin d'être clairs.
Lors d'un sommet rarissime le mois dernier dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule, M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in ont réaffirmé leur engagement derrière un "objectif commun", la "dénucléarisation totale" de la péninsule.
M. Kim a rencontré mardi le président chinois Xi Jinping, pour la seconde fois en six semaines, illustrant les efforts des deux alliés de la Guerre froide pour réchauffer des relations dégradées. Avec pour toile de fond la volonté de Pékin de ne pas être le laissé pour compte de l'effervescence diplomatique actuelle.
D'après l'agence officielle Chine Nouvelle, M. Kim a déclaré au dirigeant chinois que le Nord n'avait pas besoin d'être un Etat nucléaire "si les parties prenantes abolissent leurs politiques hostiles et leurs menaces sur la sécurité" du pays.
"Président Un"
M. Kim a également émis le voeu que Washington et Pyongyang adoptent des "mesures par étapes synchronisées", laissant entendre que le Nord souhaite un accord de réciprocité.
On ignorait si M. Pompeo allait rencontrer le numéro un nord-coréen.
A la presse, il a déclaré qu'il allait préparer le sommet entre M. Trump et "le président Un", suscitant les moqueries des observateurs.
"Pompeo ne sait pas que le nom de famille est Kim, mais il est clairement complètement au fait des nuances conceptuelles et sémantiques associées aux termes +dénucléarisation de la péninsule coréenne+", a déclaré le spécialiste du contrôle des armements Jeffrey Lewis.
Parallèlement se tenait mercredi à Tokyo un sommet tripartite entre les Premiers ministres japonais et chinois Shinzo Abe et Li Keqiang ainsi que le Sud-Coréen Moon.
Ils ont apporté leur soutien à la déclaration de Panmunjom, où s'était tenu le sommet intercoréen.
""Nous nous sommes avant tout accordés à reconnaître que la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, l'instauration d'une paix immuable et le développement des relations intercoréennes étaient cruciaux", a dit M. Moon.
Déclaration qui survole les divergences entre les trois voisins au sujet du Nord.
Le Japon, qui a de loin la ligne la plus dure, s'est retrouvé quelque peu en marge du processus en cours, mal à l'aise face à la rapidité des événements et ce qu'il perçoit comme un assouplissement envers un pays dont il faut se méfier.
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