Des journalistes de l'AFP ont entendu plusieurs déflagrations dans le centre-ville. Elles ont été confirmées sans plus de précision dans l'immédiat par des responsables sécuritaires et des témoins.
Lors d'une première attaque, un kamikaze s'est fait exploser devant un commissariat de police de l'ouest de la ville, avant un échange de tirs nourris entre d'autres assaillants et des policiers, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur Najib Danish.
Des images de la chaîne Ariana TV montraient un épais panache de fumée noire monter vers le ciel. Une photo postée par un usager de Twitter montre un bâtiment en flammes, présenté comme l'un des commissariats touchés.
"La seconde attaque s'est produite devant le commissariat de police numéro 10, de Shar-e-Naw, au centre de Kaboul", a poursuivi le porte-parole. "Deux assaillants qui ont tenté de pénétrer dans l'enceinte ont été abattus".
Un correspondant de l'AFP qui se trouvait à proximité du site de la seconde attaque a aperçu un corps dans la rue et a entendu plusieurs coups de feu. Il a également vu plusieurs femmes terrifiées quitter les lieux en courant.
Les deux assauts seraient encore en cours, selon des témoins s'exprimant sur les réseaux sociaux.
D'après le porte-parole du ministère de la Santé, Waheed Majroh, six personnes blessées ont été évacuées vers les hôpitaux de Kaboul. Aucun autre bilan n'était disponible dans l'immédiat.
Aucun groupe n'a revendiqué dans l'immédiat ces attaques, survenues un peu plus d'une semaine après un double attentat suicide dans la capitale afghane qui avait tué au moins 25 personnes, dont le chef photographe de l'AFP Shah Marai et huit autres journalistes.
Cette dernière attaque avait été revendiquée par l'Etat islamique.
Offensive de printemps
Les talibans ont récemment lancé leur offensive de printemps, multipliant les assauts contre les forces de sécurité afghanes, en ce qui s'apparente à un rejet tacite d'une récente offre de pourparlers de paix de la part du président Ashraf Ghani.
Cette offensive, baptisée Al Khandaq, vise à "écraser, tuer et capturer les envahisseurs américains et leurs partisans", avaient indiqué les insurgés fin avril.
Après une relative diminution de la violence dans Kaboul en février et mars, les extrémistes y ont multiplié les assauts.
Le dimanche 22 avril, un autre attentat suicide contre un centre d'enregistrement électoral avait fait près de 60 morts et 20 blessés.
Tant les talibans que l'EI ont fait savoir qu'ils chercheraient à perturber au maximum le processus électoral, avant des scrutins prévus le 20 octobre. Dimanche, l'explosion d'une bombe dans un autre centre d'enregistrement de Khost (Est) a également fait au moins 13 morts et 33 blessés.
La capitale afghane est devenue selon l'ONU l'endroit le plus dangereux du pays pour les civils, avec depuis un an une recrudescence des attentats d'ampleur, généralement perpétrés par des kamikazes et tour à tour revendiqués par les talibans ou le groupe Etat islamique.
Ainsi, les attaques visant délibérément les civils ont fait deux fois plus de victimes sur les trois premiers mois de 2018 - 763 tués, 1.495 blessés - que pour la même période de 2017.
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