Cette visite non annoncée de M. Pompeo, la seconde en à peine quelques semaines mais sa première en tant que secrétaire d'Etat, est destinée à faire avancer les préparatifs du tête à tête inédit entre Donald Trump et Kim Jong Un.
Elle survient alors que les rumeurs de libération imminente de trois Américains détenus en Corée du Nord se multiplient.
La détente occasionnée par les jeux Olympiques d'hiver organisés en Corée du Sud tranche totalement avec la situation tendue vécue par la péninsule il y a encore quelques mois. MM. Trump et Kim échangeaient alors insultes personnelles et menaces apocalyptiques en raison des ambitions balistiques et nucléaires de Pyongyang.
"Nous pensons que les relations avec la Corée du Nord sont en train de se construire", a déclaré M. Trump à la Maison Blanche dans une allocution télévisée. "Nous verrons ce que tout cela va donner. Peut-être que cela ne donnera rien. Mais cela pourrait être une grande chose pour la Corée du Nord, la Corée du Sud et le monde entier".
Les tenants et aboutissants d'un éventuel accord sont loin d'être clairs cependant.
Lors d'un sommet rarissime le mois dernier dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule, M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in ont réaffirmé leur engagement derrière un "objectif commun", la "dénucléarisation totale" de la péninsule.
"Président Un"
Mais quelques heures avant l'arrivée de M. Pompeo à Pyongyang, M. Trump a claqué la porte d'un accord nucléaire avec l'Iran, ce qui complique d'autant les possibilités de convaincre Pyongyang de renoncer à ses armes atomiques.
M. Kim a rencontré mardi le président chinois Xi Jinping, pour la seconde fois en six semaines, illustrant les efforts des deux alliés de la Guerre froide pour réchauffer des relations qui s'étaient déteriorées. Avec pour toile de fond la volonté de Pékin de ne pas être le laissé pour compte de l'effervescence diplomatique actuelle.
D'après l'agence officielle Chine Nouvelle, M. Kim a déclaré au dirigeant chinois que la Corée du Nord n'avait pas besoin d'être un Etat nucléaire "si les parties prenantes abolissent leurs politiques hostiles et leurs menaces sur la sécurité" du pays.
M. Kim a également émis le voeu que Washington et Pyongyang adoptent des "mesures par étapes synchronisées", laissant entendre que le Nord souhaite un accord de réciprocité.
L'itinéraire de M. Pompeo, de même que le nom des personnalités qu'il doit rencontrer en Corée du Nord, n'étaient pas connus.
Il a déclaré à la presse qu'il chercherait à préparer le sommet entre M. Trump et "le président Un", suscitant les réactions ironiques d'observateurs.
"Pompeo ne sait pas que le nom de famille est Kim, mais il est clairement complètement au fait des nuances conceptuelles et sémantiques associées aux termes +dénucléarisation de la péninsule coréenne+", a déclaré le spécialiste du contrôle des armements Jeffrey Lewis dans un tweet.
"Faire confiance à Washington?"
Donald Trump a annoncé le retrait pur et simple des Etats-Unis de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien avec un retour de toutes les sanctions, position dure limitant les marges de manoeuvre des Européens qui devraient poursuivre leurs concertations pour tenter de sauver ce compromis.
"J'ai la tête qui explose", a réagi Robert Kelly, de l'Université nationale de Pusan. "Seul un imbécile ferait maintenant confiance aux Etats-Unis pour qu'ils tiennent leurs promesses dans un accord sur le nucléaire avec un Etat voyou".
Les spéculations enflent sur le sort des trois citoyens américains détenus par les autorités nord-coréennes, d'autant plus que la présidence sud-coréenne a dit qu'elle s'attendait à ce qu'ils soient libérés pendant la visite de M. Pompeo.
Cette question est très sensible aux Etats-Unis. Le président Trump avait laissé entendre la semaine dernière que le dénouement était proche. Selon certaines sources, ils ont été déplacés en vue de leur élargissement.
Par le passé, des détenus ont pu être libérés lors de visites en Corée du Nord de personnalités.
Parallèlement se tenait mercredi à Tokyo un sommet tripartite avec les puissances principales d'Asie de l'Est. Le Japon, la Corée du Sud et la Chine tentent de s'accorder sur le plus petit dénominateur commun dans les événements de ces dernières semaines.
Le Japon, qui a de loin la ligne la plus dure envers Pyongyang, s'est retrouvé quelque peu en marge, mal à l'aise face à la rapidité des événements et à ce qu'il perçoit comme un assouplissement envers un pays dont il faut se méfier.
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