Chargé de documentation au château de Vascoeuil, Patrick Coiffier qui réside sur le plateau Est de Rouen se passionne depuis toujours pour la Seconde guerre mondiale. Attaché au patrimoine et à la ville de Rouen il vient de publier son quatrième livre consacré à l'occupation allemande à Rouen. Un livre intitulé Rouen 1940-1944, 1543 jours d'occupation.
"Lorsque j'étais au collège Verhaeren de Bonsecours, notre classe a conçu une exposition sur les camps de la mort. J'ai voulu en apprendre davantage et j'ai alors commencé à recueillir des témoignages d'anciens résistants et déportés," explique-t-il.
Plus de 1 000 photos
Au cours de ses recherches à l'ECPAD - les archives du ministère de la Défense à Ivry - ou à la Bundesarchiv de Koblenz, Patrick Coiffier parvient à réunir des photos tout à fait inédites : "En 2004, cela m'a permis d'illustrer mon ouvrage Rouen sous l'occupation. Le nouvel opus est considérablement enrichi en termes d'iconographie."
Aujourd'hui, il possède plus de 1 000 photos relatives à l'occupation à Rouen. Des photos qui permettent de restituer avec précision la chronologie des événements. "Le 9 juin 1940, lorsque les Allemands arrivent à Rouen, les troupes allemandes observent les pétroles de la rive gauche en train de brûler du haut de la rue d'Ernemont. Une demi-heure plus tard, les ponts sont détruits par les alliés pour ralentir les Allemands puis un char français combat des blindés allemands près du pont Corneille et les magasins avoisinants prennent feu."
Une approche
chronologique
Le livre commence par l'arrivée des Allemands à Rouen et s'achève par la semaine rouge : fin mai et début juin, une période de bombardements intenses qui précèdent le débarquement. "J'ai souhaité scinder ce livre en deux tomes. Le deuxième tome, dont la sortie est prévue en 2019, abordera les combats de la poche de Falaise, le repli allemand et en particulier le passage de la Seine du 16 au 27 août 1944, puis la libération ainsi que la réorganisation politique."
Dans le premier tome l'auteur mêle la grande histoire à la petite histoire : "J'ai fait de nombreuses découvertes. Avant le STO, les Rouennais pouvaient choisir de partir en Allemagne travailler. Beaucoup de femmes choisissaient aussi de suivre leurs maris. Les enfants étaient alors placés dans une maison de l'enfance financée par le gouvernement de Pétain comme celle de Sotteville-sous-le-Val."
L'auteur traite aussi de la mode sous l'occupation, du marché noir et des loisirs : "Cela permet d'aborder l'histoire à échelle humaine" et c'est le résultat d'un travail de fourmi.
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