. Vertige des chiffres
La star brésilienne Neymar, en train de se remettre de son opération au pied droit, est attendue en tribunes pour soutenir ses coéquipiers parisiens. Mais le joueur le plus cher de l'histoire du football (222 millions d'euros) se rend-il compte de l'écart béant qui sépare son équipe de celle des Herbiers ?
Stéphane Masala, coach des Herbiers, lui, le sait et dit sans ironie: "Je suis un jeune entraîneur, je suis là pour apprendre (...) et j'espère que les grands joueurs du PSG vont nous donner la leçon".
Quelques chiffres résument le gouffre entre les deux formations, notamment le budget de 2 millions d'euros des Herbiers contre 540 millions d'euros pour le PSG, une somme 270 fois plus élevée.
Même à l'échelle de la troisième division (National 1), le club vendéen est une structure modeste, avec un budget inférieur à la moyenne (2,7 M EUR) loin des 8 millions d'euros affichés par Laval, qui descendait de Ligue 2.
Les salaires sont donc à des années lumières de ce qui se pratique dans les étages supérieurs, les Herbiers n'offrant pas plus de 3.000 euros par mois à chacun de ses joueurs, quand le PSG et ses puissants investisseurs qataris écrasent tout au niveau hexagonal avec un salaire mensuel moyen évalué à 750.000 euros brut par le journal L'Equipe.
Au Parc des Princes, l'affluence moyenne en championnat est de plus de 46.000 spectateurs; au stade Massabielle des Herbiers 1.300 personnes...
Mais la folle aventure de la Coupe de France a provoqué un incroyable engouement. En quarts de finale face à Lens (0-0, 4-2 aux tab), les Herbiers, ville de 16.000 habitants, ont attiré au stade de Nantes 25.000 personnes. Encore plus fort, en demi-finales contre Chambly (3-1), autre pensionnaire de National 1, la Beaujoire était à guichets fermés avec 34.653 spectateurs, le record d'affluence pour un match entre équipes de troisième division.
. Couronnement vs. formalité
La finale de mardi, premier duel contre un club de Ligue 1 pour les hommes de Masala, sera le couronnement de cette belle aventure, alors que les Vendéens ne sont même pas assurés de se maintenir en troisième division la saison prochaine.
"La Coupe de France c'est à part, un bonus pour le club, tant financier que sportif ou médiatique, et que l'on soit en National ou en National 2, il sera toujours là. On fêtera comme il se doit ce beau parcours à la fin de la saison, quoi qu'il arrive", souligne auprès de l'AFP le président Michel Landreau, qui pourra compter sur la manne financière de cette Coupe, 1,5 million d'euros au total en cas de défaite en finale et 2,4 millions en cas de miraculeuse victoire.
Loin de cette folle épopée, le parcours du PSG relève par contraste de la formalité. Et pour cause, Paris a remporté les trois dernières éditions de la Coupe. Le but est donc surtout d'offrir un septième trophée et une sortie honorable à l'entraîneur Unai Emery, sur le départ après deux saisons au club, avec comme probable remplaçant l'Allemand Thomas Tuchel.
"On doit gagner ce titre-là pour lui (Unai Emery), bien finir la saison et ce cycle avec lui et le staff", a acquiescé le capitaine Thiago Silva.
Emery, lui, a rendu hommage à l'adversaire. "C'est le charme de la Coupe de France, l'opportunité qu'une équipe moyenne arrive à cette finale et puisse profiter avec tous les supporters d'un petit village d'être ici avec beaucoup de supporters, dans un Stade de France plein", a confié le technicien basque demandant du "respect" pour "les Herbiers (qui) ont mérité d'être ici".
Une quatrième Coupe de France d'affilée constituerait en outre un record pour Paris, qui en compte déjà 11 à son palmarès.
Petite histoire dans la grande, deux joueurs vont se croiser quinze après: Rodrigue Bongongui, l'attaquant des Herbiers et Kylian Mbappé, la jeune vedette du PSG et de l'équipe de France, ont tous les deux fréquenté enfants le club de l'AS Bondy en région parisienne, avant de connaître des trajectoires bien différentes.
"On verra s'il se souvient de moi, parce qu'il était petit, mais bien sûr que j'aimerais échanger quelques petits mots avec lui et pourquoi pas nos maillots", a raconté Bongongui à l'AFP, fier de disputer cette finale. "On sait qu'il y a un écart de niveau énorme, mais on va juste profiter et peut-être apprendre un peu aussi."
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