"Ma très respectée candidate au poste de directrice de la CIA, Gina Haspel, est sous le feu des critiques parce qu'elle a été trop dure avec les Terroristes. Dire que, dans des temps aussi dangereux, nous avons la personne la plus qualifiée, une femme, que les démocrates veulent écarter parce qu'elle est trop dure contre le terrorisme. Gagne Gina!", a encouragé le président américain dans un tweet matinal.
Mme Haspel, 61 ans, est source d'une vive polémique pour avoir dirigé en 2002 une prison secrète de la CIA en Thaïlande, où les détenus, suspectés d'appartenir à Al-Qaïda, étaient fréquemment torturés.
Plus tard, dans le cadre de ses hautes responsabilités au sein de l'agence centrale de renseignement, elle a été impliquée dans la destruction de vidéos montrant des "interrogatoires renforcés", selon l'euphémisme utilisé sous le gouvernement de George W. Bush.
Supplice de la noyade
Ces séances de torture incluaient notamment des simulacres de noyade nommés "waterboarding". Ces programmes ont été bannis par l'ancien président démocrate Barack Obama, qui a succédé à M. Bush.
Gina Haspel sera entendue mercredi par les sénateurs de la commission du renseignement, une audition à haut risque qui influencera ensuite le vote de la chambre haute du Congrès.
Les républicains y détiennent une étroite majorité, à 51 sièges contre 49 pour l'opposition. Une éventuelle perte de quelques voix dans le camp gouvernemental coûterait donc à Mme Haspel sa confirmation à sa nouvelle fonction.
Redoutant cette épreuve, qui de surcroît risque d'exposer de nouveau la CIA à un jour défavorable, la candidate a proposé vendredi de renoncer au poste, a rapporté dimanche le Washington Post.
Pris de court selon le quotidien, des conseillers de la Maison Blanche se sont alors rués au siège de la CIA, non loin de Washington, pour discuter avec Mme Haspel.
Mini-crise vendredi
Le président Trump a suivi cette mini-crise depuis le Texas, où il était en déplacement vendredi. Il a apporté ses garanties de soutien à la première femme nommée à la tête de l'agence d'espionnage.
L'inquiétude liée à l'audition de nomination de Gina Haspel semble être liée à des documents inédits qui montreraient que la responsable, qui a passé plus de trente ans de sa carrière à la CIA, a endossé les programmes de torture avec davantage d'enthousiasme que précédemment imaginé.
Plusieurs responsables démocrates ont déjà annoncé qu'ils s'opposeraient à sa confirmation.
Le sénateur républicain John McCain, qui a lui-même été torturé en tant que prisonnier de guerre, a de son côté exigé que Mme Haspel s'engage "sans réserve" à respecter la législation actuelle qui interdit l'usage de la torture dans les centres de détention américains.
Depuis 2016, Donald Trump a eu des déclarations contradictoires sur la torture, procédé qu'il défend à titre personnel mais il dont il a conditionné un éventuel retour à un avis de son ministre de la Défense Jim Mattis, qui y est lui opposé.
"La torture que Gina Haspel a supervisée ne nous a pas protégés. Elle a brisé des vies et la réputation de l'Amérique. Dans notre histoire, elle représente un chapitre indigne et bafouant les lois, et le président Trump tente de nous faire revenir en arrière", a dénoncé lundi l'ACLU, la grande organisation américaine de défense des droits fondamentaux.
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