"J'ai (...) invité les organisations syndicales à poursuivre le dialogue avec le gouvernement", a déclaré M. Philippe dans une courte allocution après les avoir reçues à Matignon.
Le chef du gouvernement a dit vouloir allier "ouverture et fermeté" vis-à-vis des syndicats de cheminots qui mènent une grève par épisodes, deux jours sur cinq, depuis début avril.
"Nous ne reviendrons pas" sur les trois grands principes de sa réforme du secteur ferroviaire, validés en première lecture par l'Assemblée nationale, a-t-il assuré: l'ouverture à la concurrence, la fin du recrutement au statut de cheminot et la transformation de la SNCF.
"Cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus rien à discuter", a relevé M. Philippe, qui note que son texte "peut encore être finalisé".
A l'adresse des syndicats modérés, Unsa et CFDT, la ministre des Transports Élisabeth Borne s'est d'ailleurs dite "prête à intégrer au projet de loi discuté au Sénat tous les amendements utiles à la réforme".
Mme Borne recevra les syndicats qui le souhaitent vendredi, et lui-même les a invités "le 24 ou le 25 mai", avant que ne débute l'examen du projet de loi en séance publique au Sénat (le 29), a ajouté M. Philippe.
D'ici là, l'exécutif demande à la SNCF et à la profession --l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP)-- de présenter un calendrier de négociations pour écrire un nouveau pacte d'entreprise --dans lequel "l'État ne s'impliquera pas", selon Mme Borne-- et compléter la convention collective du secteur.
Édouard Philippe a dit que "tout ce qui doit être précisé", y compris les conditions de la reprise de la très lourde dette de la SNCF, le sera avant le passage du projet de loi au Sénat.
Réaffirmant que l'État reprendrait la dette du groupe "progressivement à partir de 2020", M. Philippe a fixé comme objectif que le groupe public soit "à l'équilibre économique à la fin du quinquennat" en 2022, et s'est engagé à adopter "des règles strictes, une +règle d'or+ qui interdise un endettement excessif de la SNCF".
Il a également indiqué que la reprise de la dette serait "clairement identifiée dans les comptes publics", et soumise au vote du Parlement.
Pour rassurer les syndicats, le chef du gouvernement a aussi promis d'"aller plus loin sur l'investissement" pour rénover le réseau ferré national.
"Nous devons sans doute aller plus loin pour financer notamment des travaux de modernisation de la signalisation, qui conditionnent la qualité de service et la régularité des trains", a-t-il noté, répondant à SNCF Réseau qui réclame plus de moyens.
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