Le suspect, nommé "Abid" et qui a une vingtaine d'années selon la police, a tiré sur le ministre à bout portant avec un pistolet et l'a touché au bras droit, a déclaré Raja Riffat Mukhtar, un cadre de la police.
"L'assaillant allait tirer une seconde fois quand la police et les participants au meeting l'ont neutralisé", a déclaré un porte-parole du gouvernement du Penjab, Malik Ahmed Khan, ajoutant que le ministre était en train d'être opéré et que sa vie n'était pas en danger.
Le ministre était "visé", a déclaré à l'AFP Asim Khan, un assistant du ministre. "Il est hors de danger mais il a été transporté dans un centre médical à Lahore", a-t-il poursuivi.
Une vidéo rendue publique par le parti au pouvoir, la Ligue musulmane pakistanaise (PMLN), le montre alors qu'il est déplacé d'un hélicoptère sur un brancard, les yeux ouverts répondant à des questions.
L'attaque s'est produite alors qu'Ahsan Iqbal, l'une des figures du PMLN, s'apprêtait à quitter un meeting électoral dans sa circonscription du district de Narowal, selon Raja Riffat Mukhtar. Le Pakistan se prépare à des élections législatives dans les prochains mois, même si leur date définitive n'est pas encore fixée.
Le Premier ministre Shahid Khaqan Abbasi a condamné l'attaque, tout comme les chefs de l'opposition Imran Khan et Bilawal Bhutto, fils de la défunte Benazir Bhutto, assassinée en 2007 lors d'un meeting électoral, ainsi que le très puissant chef de l'armée pakistanaise, le général Qamar Javed Bajwa.
Le ambassades française, américaine et britannique a Islamabad ont également condamné l'attaque, souhaitant un prompt rétablissement au ministre de l'Intérieur.
"De mauvais augure"
D'après la députée Maiza Hameed, interrogée par la chaîne de télévision Geo News, l'attaque est une tentative d'"affaiblir la démocratie" à l'approche des élections.
"C'est un développement de mauvais augure alors que le pays se dirige vers une saison électorale", a tweeté l'analyste et chroniqueur du quotidien Daily times, Raza Ahmad Rumi.
"Je condamne fermement la tentative d'assassinat contre Ahsan Iqbal... Je viens de parler avec lui et il a le moral", a tweeté Shahbaz Sharif, tête de liste du PMLN.
"Ceux qui ont fomenté cet acte haineux seront traduits devant la justice", a-t-il poursuivi. "Le PMLN ne sera pas soumis".
Le PMLN fait face à de lourdes déconvenues depuis que la Cour suprême a destitué en juillet dernier pour corruption l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, depuis lors interdit de diriger le PMLN, qu'il a créé, puis de participer à vie à tout scrutin.
Ahsan Iqbal, un député éduqué aux Etats-Unis, considéré comme une éminence grise de son parti, avait un temps été pressenti au poste de chef du gouvernement en remplacement de Nawaz Sharif. Lui dont la famille est de longue date associée au PMLN était auparavant ministre du Plan.
La justice pakistanaise a ensuite démis en avril le ministre des Affaires étrangères Khawaja Asif, pour violation des règles électorales.
Le clan Sharif, qui nie toute malversation, affirme que Nawaz Sharif est victime d'une conspiration ourdie par la puissante armée pakistanaise, dont il est un ennemi juré.
Malgré ces revers récents, le PMLN a remporté une série d'élections partielles, montrant qu'il reste un favori de l'élection à venir, aux côtés du PTI de l'ancien champion de cricket Imran Khan.
A LIRE AUSSI.
Pakistan: chute du Premier ministre, "disqualifié" pour corruption
Le Pakistan dans l'incertitude après la chute de son Premier ministre pour corruption
Nawaz Sharif, Premier ministre contrarié à répétition
Pakistan: 22 morts dans un attentat taliban contre un marché chiite
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.