Le chef du village où les faits se sont produits a également été arrêté et la famille de la victime de 16 ans a été placée sous protection spéciale par la police.
Le suspect principal, Dhanu Bhuiyan, a été découvert dans la maison de proches où il se cachait depuis le crime commis dans un district reculé de l'Etat de Jharkhand (est).
La jeune fille avait été enlevée de chez elle jeudi alors que sa famille assistait à un mariage et violée dans une forêt, avait précisé la police locale.
La famille s'était alors plainte auprès du conseil des anciens du village qui avait ordonné vendredi à deux accusés d'effectuer cent abdominaux et de verser une amende de 50.000 roupies (750 dollars).
Furieux devant cette sentence, Dhanu Bhuiyan et les autres suspects auraient alors roué de coups les parents de la jeune fille et incendié leur maison avec cette dernière à l'intérieur.
Les conseils d'anciens règlent souvent des différends, contournant le système judiciaire en Inde, long et coûteux. Même si leurs décisions n'ont pas de force juridique, leur influence sur les communautés rurales est considérable.
L'inspecteur de police Shambhu Thakur a indiqué à l'AFP que 15 personnes avaient à ce stade été arrêtées.
Ce drame intervient à la suite de toute une série d'affaires de violences sexuelles en Inde, en dépit du durcissement des lois en la matière.
Le gouvernement a instauré la peine de mort pour les violeurs d'enfants après le viol en réunion et le meurtre d'une fillette musulmane de 8 ans à Kathua, dans l'Etat du Jammu-et-Cachemire (nord) par des villageois hindous.
Dimanche, des manifestants soutenant les suspects hindous ont jeté des pierres sur la voiture d'un ministre de l'Etat du Jammu-et-Cachemire, Sham Lal Chaudhary, pour réclamer une nouvelle enquête dans cette affaire, ont rapporté des médias.
Des groupes hindous organisant régulièrement des manifestations pour protester contre l'enquête qu'ils jugent biaisée. Selon la police, des villageois de la majorité hindoue de la région de Jammu ont violé et tué la fillette pour terroriser sa communauté musulmane nomade et les inciter à quitter la zone.
Quelque 40.000 viols ont été signalés en Inde en 2016, mais leur nombre serait bien plus élevé en raison du silence entourant ces crimes dans un pays qui reste très patriarcal.
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