Les bureaux de vote vont ouvrir à 07H00 (04H00 GMT) pour accueillir les quelque 3,7 millions d'électeurs, sous haute sécurité.
Le Parlement (128 députés) devrait être dominé par les partis traditionnels, parmi lesquels figure le puissant Hezbollah chiite, allié de la Syrie et de l'Iran.
Ces dernières années, le pays a connu des crises politiques à répétition, évitant, souvent de justesse, l'engrenage de la violence malgré une situation géographique sensible, entre la Syrie en guerre et Israël.
Entre 20.000 et 30.000 policiers et soldats seront déployés pour sécuriser le vote, a annoncé le ministère de l'Intérieur, dans un pays frappé ces dernières années par des attentats meurtriers.
Avec une classe politique accusée de corruption et de népotisme, dominée depuis longtemps par les mêmes partis et incapable de relancer une économie brinquebalante, la population ne s'attend à aucun changement majeur.
La campagne électorale s'est déroulée sans incident et partout les affiches et portraits géants des candidats -très rarement des femmes, même si un nombre record de 86 candidates se présentent- ont envahi les panneaux publicitaires et les façades des immeubles.
Malgré les profondes divergences et parfois même l'animosité, les décisions politiques majeures sont souvent prises par consensus entre les forces politiques rivales.
Hezbollah
Indépendamment de l'issue du scrutin, le Hezbollah, seule formation à ne pas avoir abandonné les armes après la guerre civile (1975-1990), devrait continuer de dominer le jeu politique, estiment les analystes. Le mouvement chiite devrait aussi profiter du morcellement du paysage électoral.
"Le nouveau Parlement ne sera pas une source de nuisance pour le Hezbollah. Il bénéficiera de l'absence d'une large coalition face à lui", confirme Imad Salamey, professeur de sciences politiques à l'Université libanaise américaine (LAU), à Beyrouth.
Les dernières législatives au Liban remontent à 2009. Le Parlement avait prorogé à trois reprises son mandat, invoquant notamment des risques sécuritaires liés au débordement de la guerre en Syrie.
Quelque 597 candidats répartis en 77 listes sont en lice, pour des législatives organisées pour la première fois selon un mode de scrutin proportionnel.
Mais la répartition des sièges est aussi régie par un subtil partage confessionnel, entre les différentes communautés religieuses, et respecte une parité islamo-chrétienne.
Les 1.880 bureaux de vote fermeront à 19H00 (16H00 GMT) et les résultats pourraient être annoncés dès le lendemain dans les 15 circonscriptions.
Dossiers épineux
La nouvelle loi électorale adoptée en 2017 a incité des candidats de la société civile à tenter une percée.
C'est le cas notamment de la coalition "Koullouna Watani", qui appelle les électeurs à se mobiliser contre l'establishment politique traditionnel.
Le Liban, qui accueille 1,5 millions de réfugiés venus de la Syrie voisine, n'échappe pas aux répercussions du conflit.
Le Hezbollah intervient d'ailleurs militairement au côté du régime syrien, et même si cet engagement divise la classe politique, les candidats se sont abstenus d'évoquer la délicate question de son arsenal militaire.
Son grand rival, le Premier ministre Saad Hariri, soutenu par l'Arabie saoudite, devrait conserver son poste, même si sa formation, le Courant du Futur, risque de perdre plusieurs sièges.
Les prochains élus devront se pencher sur des questions politiques, sociales, mais aussi économiques majeures, dans un pays où la population subit notamment des coupures d'électricité quotidiennes depuis plusieurs années, des pénuries d'eau régulières et un problème de gestion des déchets ménagers qui perdure depuis trois ans.
Le Liban doit par ailleurs se lancer dans ses premières explorations d'hydrocarbures en Méditerranée, une possible manne financière qui pourrait aider un pays qui croule sous une dette publique culminant à 150% du PIB, le troisième taux le plus élevé à l'échelle mondiale.
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