La France insoumise (LFI) a revendiqué la présence de 160.000 manifestants à Paris pour le premier anniversaire de l'élection du chef de l'Etat, mais selon un comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias en milieu de parcours, 38.900 personnes ont participé au défilé. La préfecture de police en a compté 40.000.
Après une ambiance pique-nique bon enfant place de l'Opéra à Paris à midi, le cortège s'est ébranlé avant 14H00 en direction de la place de la République, puis de la Bastille où doit se tenir un concert vers 20H00.
En milieu d'après-midi un camion appartenant à la radio France info a été dégradé à la Bastille, et des gendarmes mobiles sont venus l'entourer, tandis que les autres camions de médias quittaient la place. Ailleurs sur la place, une dizaine de manifestants étaient entièrement vêtus de noir, portant cagoules et casques de protection.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a condmané auprès de l'AFP "l'attaque" qui a visé ce véhicule de média.
Egalement à la Bastille, un journaliste de l'AFP a vu un policier blessé, à terre, pris en charge par la sécurité civile.
Des rassemblements ont également eu lieu dans plusieurs villes de France dont Toulouse, Bordeaux, Lyon, Strasbourg et Rennes, avec des slogans aussi potaches que revendicatifs, rassemblant chacun plusieurs centaines de personnes.
"Non au coup d'Etat social", "pour la planification écologique", "Pour une VIe République", "Manif pot-au-feu, c'est encore meilleur réchauffé", "arrêtons ToutenMacron", "En Marche à l'ombre", pouvait-on lire dans le centre de Paris.
Quatre chars se sont mêlés au cortège: le char Jupiter, le char Dracula, le char Napoléon, avec sur chacun d'entre eux une personne grimée en Macron, et enfin un char "résistance", où les manifestants étaient invités à exposer leurs revendications. Une marionnette de Macron couronnée et accrochée à une potence a également fait le parcours.
"Nous sommes tous là pour donner du courage aux cheminots, aux hospitaliers, aux travailleurs de tous les secteurs", a lancé le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, dans une harangue à la foule.
"Nous sommes un rassemblement qui condamne la violence et d'abord la violence verbale des tout puissants. Ceux qui ont dit qu'il y avait dans les gares des gens qui n'étaient rien, ceux qui ont traité le peuple travailleur de fainéants, d'illettrés et d'alcooliques", a pourfendu le député de Marseille dans un florilège de citations d'Emmanuel Macron.
Sans être l'organisatrice de cette manifestation, LFI a affrété une centaine de cars, et fourni de nombreuses pancartes.
"Par millions, déferlez" le 26 mai
Dans le cortège, également, des représentants de la CGT, de Sud, de Solidaires, d'Attac, des étudiants, des cheminots, postiers et personnel de santé. Pierre Laurent pour le PCF, Philippe Poutou et Olivier Besancenot pour le NPA ont aussi battu le pavé.
Depuis deux jours, le ton est monté entre exécutif et LFI. Les Insoumis veulent "tenir un discours d'agitation", "ils n'ont jamais accepté la défaite", "ils aiment la démocratie quand ils gagnent" a accusé cette semaine, depuis les antipodes, Emmanuel Macron.
"Il y a une espèce de campagne qui est organisée pour diaboliser toute opposition". Emmanuel Macron "est crispé, incertain de lui-même et il entre dans une mauvaise période où se rencontrent le mouvement social et les affaires", a déclaré samedi M. Mélenchon squr TF1, dans une allusion aux articles de presse sur le financement de la campagne présidentielle du chef de l'Etat.
Selon les organisateurs, cette initiative est une "première étape". Déjà, plusieurs associations, syndicats, partis envisagent une nouvelle journée de protestation le 26 mai. Ce jour-là, "par millions, déferlez ! Soyez la marée humaine qui change l'Histoire", a imploré samedi M. Mélenchon.
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