M. Navalny n'avait pas pu se présenter à l'élection présidentielle du 18 mars, remportée par M. Poutine avec plus de 76% des voix, en raison d'une condamnation pénale qu'il estime orchestrée par le Kremlin.
A son appel, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans de nombreuses villes du pays aux slogans "la Russie sera libre!" et "A bas le Tsar!". Ces rassemblements n'avaient pas été autorisés par les autorités.
Selon l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, au moins 350 partisans de M. Navalny ont été interpellés par la police au cours de la journée, dont 52 à Moscou et 97 à Tcheliabinsk, dans l'Oural.
"Les interpellations ont été menées de manière brutale", a indiqué cette organisation, soulignant que certaines personnes détenues avaient des éraflures et des ecchymoses.
A Moscou, la police a fait usage de lacrymogène et employé la force pour tenter de disperser la manifestation à Moscou, tandis que des échauffourées ont eu lieu entre partisans de l'opposition et militants pro-Kremlin, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Alexeï Navalny a lui même été interpellé peu après son arrivée à la manifestation à Moscou, sous les cris de la foule, qui scandait "Honte!" en ukrainien, en référence à un célèbre slogan du soulèvement pro-européen du Maïdan à Kiev en 2014.
A Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays, des milliers de personnes ont défilé sur la Perspective Nevski, la célèbre artère centrale de l'ancienne capitale impériale, aux cris "Poutine, voleur!" et "Poutine, dehors", selon une journaliste de l'AFP sur place.
La police a également fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants à Saint-Pétersbourg, selon la même source.
"Vieillard peureux"
"Navalny nous a appelé sur YouTube à ne pas se laisser voler les élections en silence. Poutine est un voleur. Il a forcé le vote des gens", a déclaré à l'AFP Katia, une manifestante de 15 ans à Moscou.
Plusieurs militants pro-Navalny avaient déjà été interpellés vendredi à la veille des manifestations, et des locaux de l'opposant avaient été perquisitionnés par la police.
"Le vieillard peureux Poutine pense qu'il est un tsar. Il n'est pas un tsar et c'est pour cela qu'il faut sortir dans la rue le 5 mai", a écrit Alexeï Navalny sur Twitter.
Des observateurs craignaient que les manifestations ne dégénèrent en affrontements avec la police suivis d'arrestations massives comme cela avait été le cas lors de manifestations contre le troisième mandat de Poutine en mai 2012.
A la veille de son investiture précédente, le 6 mai 2012, une manifestation anti-Kremlin sur la place Bolotnaïa à Moscou avait été émaillée d'affrontements avec la police.
Plusieurs manifestants avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à quatre ans et demi de prison pour ces violences dans un procès dénoncé par des organisations de défense des droits de l'Homme comme un "simulacre" de justice.
Vladimir Poutine s'apprête à être réinvesti lundi à la présidence du pays pour un quatrième mandat, ce qui le place à la tête de la Russie jusqu'en 2024, après avoir déjà été aux commandes du pays depuis 18 ans en tant que chef d'Etat ou de gouvernement.
L'opposition et des observateurs indépendants ont dénoncé le bourrage d'urnes et d'autres fraudes lors du scrutin présidentiel du 18 mars.
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