"Le 5 mai sera un grand succès", a affirmé Jean-Luc Mélenchon, vendredi au cours d'une conférence de presse.
La veille, sur son blog, le chef de file de La France insoumise promettait un "moment de fraternité tranquille", l'objectif étant d'"adresser un message clair à (Emmanuel) Macron et aux milieux économiques qui l'entourent, celui de la détermination et de la volonté de ne rien céder".
Depuis deux jours, le ton est monté entre exécutif et LFI, qui s'accusent mutuellement de "remettre en cause la démocratie". Ils veulent "tenir un discours d'agitation", "ils n'ont jamais accepté la défaite", "ils aiment la démocratie quand ils gagnent", a accusé le chef de l'Etat, dans un allusion implicite aux Insoumis.
Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, a accusé M. Mélenchon de reprendre "des méthodes d'extrême droite", avec une manifestation qui, selon lui, "incite à la violence".
"Nous sommes absolument pour la non-violence, c'est une ligne stratégique", a répliqué le député de Marseille, en dénonçant le "déchaînement de LREM contre LFI". "Je suis sûr que la police va faire ce qu'il faut", "on travaille bien" avec elle, "on lui fait confiance".
Le préfet de police, Michel Delpuech, a annoncé que 2.000 policiers et gendarmes seraient déployés à Paris, conformément à la promesse du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb -sous le feu des critiques après les débordements spectaculaires du 1e mai causés par quelque 1.200 black blocs- de mettre "encore plus de forces de l'ordre lors des prochaines manifestations".
Le Front national a prévenu vendredi que "les Français n'accepteraient pas une nouvelle fois que l'autorité de l'Etat soit bafouée" lors de la manifestation.
Lancer de paillassous à Nice
La France insoumise n'est pas l'organisatrice de cette manifestation "pot-au-feu" -où chacun apporte "ses revendications, banderoles et espoirs"- même si elle a été initiée par l'un de ses députés, François Ruffin.
"La fête à Macron ne sera ni une kermesse, ni la marche d'un parti", ont d'ailleurs fait savoir vendredi dans un communiqué les organisateurs, des anciens de Nuit debout, mouvement déjà initié par M. Ruffin, pour protester contre la loi travail, au printemps 2016.
LFI a néanmoins largement mis la main à la pâte en affrétant une centaine de cars. Un train militant (200 personnes) partira de Toulouse. 500.000 autocollants ont été distribués ainsi que des dizaines de milliers d'affiches et plus d'un million et demi de tracts.
Commencée en musique place de l'Opéra, avec un pique-nique-concert à partir de midi, la manifestation doit se terminer vers 20H00 avec un autre concert, place de la Bastille.
D'autres manifestations se dérouleront à Toulouse (dès 10h30), Bordeaux, Strasbourg et Rennes. Dès vendredi soir à Nice, des militants LFI, reprenant une tradition du carnaval local, ont organisé un "paillassou", un jeu consistant à faire sauter un pantin dans un drap tenu à plusieurs, pantin à l'effigie d'Emmanuel Macron.
A Paris, quatre chars se mêleront au cortège: le char Jupiter, le char Dracula, le char Napoléon, avec sur chacun d'entre eux une personne grimée en Macron, et enfin un char "résistance", où les manifestants pourront exposer leurs revendications.
Il y aura également des bus à impériale. M. Mélenchon prendra la parole sur l'un d'entre eux, le bus "Stop Macron", vers 15h30.
"Le carré des luttes", en tête du cortège, est réservé à quelque 200 représentants des différents secteurs "en lutte" (cheminots, étudiants, personnels soignants...), mais "sans personnalités politiques". Ces dernières défileront dans le cortège, notamment, outre M. Mélenchon, Pierre Laurent (PCF), Benoît Hamon (Générations), Olivier Besancenot et Philippe Poutou (NPA).
Selon les organisateurs, cette initiative est une "première étape". Déjà, plusieurs associations, syndicats, partis envisagent une nouvelle journée de protestation le 26 mai. "Un cycle nouveau de mobilisation est en route", s'est félicité M. Mélenchon.
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