"Cette administration se bat pour protéger le deuxième amendement (de la constitution) et nous le protégerons", a-t-il lancé lors de la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA), dans la ville texane de Dallas.
Cet amendement, qui date de 1791 et autorise les Américains à détenir une arme à feu, "est assiégé, mais il ne sera jamais assiégé tant que je serai président", a-t-il affirmé.
Vendredi, il a justifié le port d'arme en rappelant les attentats jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris - où "personne n'a d'arme" - quand plusieurs attaques coordonnées avaient fait 130 morts.
Les "terroristes (...) ont pris leur temps et les ont tués un par un. Boum, viens là; boum, viens là; boum, viens là", a raconté le président, en faisant avec la main le geste d'un jihadiste tirant au pistolet sur les victimes.
"Mais si un employé, ou juste un client avait eu une arme, ou si l'un de vous dans l'assistance avait été là avec une arme pointée dans la direction opposée, les terroristes auraient fui ou se seraient fait tirer dessus, et ça aurait été une toute autre histoire", a-t-il affirmé.
Il a également raillé les demandes d'interdictions des armes en proposant à son tour d'interdire "immédiatement tous les camions, toutes les camionnettes et peut-être même toutes les voitures" parce que de tels véhicules ont été utilisés pour commettre des attentats.
C'est la quatrième année de suite que Donald Trump assiste à cette convention, qui doit attirer 80.000 personnes. L'évènement s'inscrit cette année dans un contexte de critiques contre les fabricants d'armes et la dissémination des fusils d'assaut dans le pays, après une tuerie le 14 février qui a fait 17 morts dans un lycée de Floride.
Le tireur, Nikolas Cruz, âgé de 19 ans, avait ouvert le feu dans son ancien établissement de Parkland avec un fusil semi-automatique type AR-15, acheté légalement malgré des antécédents psychologiques.
Le drame a généré une mobilisation nationale, aiguillée par les lycéens rescapés de la fusillade, pour exiger un durcissement de la législation sur les armes à feu, qui font plus de 30.000 morts par an dans le pays.
Armes interdites près de Trump
Un événement national, baptisé "March for Our Lives" ("Marchons pour nos vies"), a rassemblé le 24 mars plus d'un million de personnes aux Etats-Unis et ailleurs à l'étranger.
Après la tuerie de Parkland, M. Trump s'était dit ouvert à de nouvelles mesures sur les armes tout en refusant d'envisager l'interdiction des fusils d'assaut.
Le président républicain a demandé l'interdiction des "bump stocks". Ce dispositif qui permet de tirer en rafale a été utilisé lors de la fusillade la plus meurtrière de l'histoire du pays: 58 morts lors d'un concert de musique country à Las Vegas (Nevada) en octobre 2017.
Il a aussi défendu l'idée d'armer les enseignants, une mesure très controversée qui est catégoriquement rejetée par nombre d'élus du Congrès, démocrates comme républicains.
Malgré la mobilisation, la législation sur les armes n'a pas avancé, le Congrès à majorité républicaine y étant opposé.
Le lobby pro-armes, qui revendique environ cinq millions de membres, est pour beaucoup dans cet immobilisme alors que la culture des armes imprègne la société américaine. La NRA influence, financièrement et politiquement, les politiques au niveau local et national.
Après Parkland, le président de la NRA, Wayne LaPierre, a notamment dénoncé "la politisation honteuse de la tragédie", en référence aux appels à une régulation plus sévère. Sa porte-parole, Dana Loesch, fustige régulièrement "les médias dangereux" qui s'affichent anti-armes.
La NRA a soutenu Donald Trump sans réserve tout au long de sa campagne. Celui-ci lui a bien rendu en affirmant: "Il n'y a pas de plus grand fan du deuxième amendement et de la NRA que moi".
Paradoxalement, les armes étaient interdites vendredi sur le site en raison de la présence de M. Trump, conformément aux ordres du Secret Service, la police d'élite chargée de la protection des personnalités.
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