"On a maintenant une date. Et on a un lieu" pour la rencontre avec le dirigeant nord-coréen, a déclaré le président des Etats-Unis, sans toutefois les dévoiler. "Nous allons les annoncer bientôt", a-t-il ajouté, entretenant le suspense comme à son habitude.
Jusqu'ici, Donald Trump a évoqué les échéances de fin mai et début juin, et s'est montré tenté par un sommet organisé dans la Zone démilitarisée à la frontière entre les deux Corées.
"Il y a quelque chose que j'aime bien dans cette idée", avait-il lancé lundi. "Si vous êtes sur place et si les choses se passent bien, il est possible d'avoir une grande célébration sur le site même, pas dans un pays tiers", avait-il justifié, quelques jours après les images fortes du sommet, à ce même endroit, entre Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in.
Le président américain avait aussi évoqué Singapour parmi les possibilités, tandis que la Mongolie, voire Genève, ont été citées par certains médias comme des pistes envisagées. Jeudi encore, des responsables américains avaient assuré à l'AFP que les tractations se poursuivaient à ce sujet.
M. Trump s'est à nouveau montré optimiste sur les négociations à venir en vue d'une "dénucléarisation" de la péninsule coréenne, après des années de tensions et d'escalade qui s'étaient accentuées après son arrivée à la Maison Blanche.
"Nous sommes en contact constant avec la Corée du Nord", "je pense que beaucoup de bonnes choses vont se passer", a-t-il affirmé, assurant que les discussions avec les Nord-Coréens se déroulaient "très bien sur le dossier des otages", en référence aux trois Américains détenus par Pyongyang.
"Economiser cet argent"
Alors que des informations non confirmées font état de leur possible libération à l'approche du sommet Kim-Trump, le président américain avait laissé entendre mercredi qu'un dénouement positif était imminent. Depuis, les responsables américains ont refusé d'en dire davantage.
Donald Trump a également réagi à une information du New York Times selon laquelle il a demandé au Pentagone de préparer des options pour réduire le nombre de soldats américains en Corée du Sud.
Cette option "n'est pas sur la table", a démenti le milliardaire. "Pas vraiment, pas à ce stade. Certainement pas", a-t-il dit successivement, expliquant qu'il ne s'agissait pas d'une demande des Nord-Coréens.
Mais il a aussitôt nuancé lui-même son démenti. "Maintenant, je dois vous dire qu'à un moment donné, à l'avenir, j'aimerais économiser cet argent: vous savez, on a 32.000 soldats là-bas", a-t-il souligné.
Le sort des soldats américains présents en Corée du Sud pour assurer la défense de cet allié toujours techniquement en guerre avec le Nord a déjà fait cette semaine l'objet d'une polémique à Séoul.
Un conseiller du président sud-coréen a déclaré que la présence des troupes américaines serait remise en cause en cas de traité de paix avec Pyongyang pour mettre formellement fin à la guerre de 1950-1953 qui ne s'est soldée que par un armistice.
Moon Jae-in a dû intervenir pour rejeter l'hypothèse d'un retrait américain, estimant que ce sujet relevait "de l'alliance entre la Corée du Sud et les Etats-Unis" et n'avait donc "rien à voir avec la signature d'un traité de paix".
Alors que les observateurs se demandent quelles concessions les Etats-Unis sont prêts à faire pour obtenir la fin du programme nucléaire nord-coréen, les responsables de l'administration Trump assurent qu'ils n'entendent rien céder.
Même si le Pentagone va certainement "résister" à d'éventuelles demandes de la Maison Blanche au sujet d'un futur retrait, le seul fait de l'évoquer a "un effet catastrophique sur la marge de négociation américaine", met en garde Adam Mount, expert de la Federation of American Scientists.
"La Corée du Nord va demander le retrait des forces américaines, probablement en échange de faibles garanties de dénucléarisation, avec toutes les raisons de croire que Trump veut dire oui", a-t-il déploré sur Twitter.
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