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Défilé du 1er-Mai: renvoi des premiers procès de suspects arrêtés après les violences

Les procès de six personnes, cinq hommes et une femme qui devaient être jugés jeudi à Paris pour des violences lors de la manifestation du 1er-Mai, ont été renvoyés à plus tard, pour la plupart au 30 mai.

Défilé du 1er-Mai: renvoi des premiers procès de suspects arrêtés après les violences
Un manifestant jette un pavé contre des CRS postés en marge du défilé syndical du 1er mai 2018 à Paris - ALAIN JOCARD [AFP]

Trente-quatre individus, dont un interpellé mercredi après une manifestation de soutien devant un commissariat, devaient par ailleurs être déférés jeudi soir "en vue d'une présentation au parquet" vendredi matin, selon le parquet de Paris.

Il s'agissait jeudi des premiers procès après les graves violences qui ont fait dérailler le traditionnel défilé du 1er-Mai à Paris, et que les autorités ont attribuées à des militants de l'ultra-gauche.

Ces six prévenus aux profils disparates, jugés en comparution immédiate, ont tous demandé un délai pour préparer leur défense. Deux ont été maintenus en détention.

Tous sont soupçonnés de "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations". Accusés d'avoir lancé des projectiles, dont une bouteille en verre, en direction des forces de l'ordre, deux sont également poursuivis pour violences contre personnes dépositaires de l'autorité publique.

Les deux premiers à comparaître ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant leur procès le 30 mai: ces hommes de 22 et 26 ans au casier judiciaire vierge ont l'interdiction de se rendre à Paris.

Le plus jeune est étudiant en première année d'anthropologie à l'université du Mirail à Toulouse, tandis que l'autre, qui vit dans une ferme près de Lyon avec dix autres personnes, perçoit le RSA.

Il a prévu de commencer en juin une formation en menuiserie. Parmi ses petits boulots: un job chez McDonald's. "Mais c'était alimentaire", a-t-il ajouté, faisant sourire la présidente. Un restaurant McDonald's a été saccagé pendant la manifestation.

Diplômes

Deux autres prévenus, une femme de 26 ans et un homme de 24 ans, casiers judiciaires également vierges, ont été maintenus en détention, le tribunal n'ayant "aucune garantie" de représentation les concernant, selon la présidente.

Ils ont reconnu avoir donné de faux noms et de fausses informations lors de leur interpellation, "sous le coup de la panique".

La jeune femme, titulaire d'un master de droit international et directrice de production dans le cinéma, sera jugée en juin à Bordeaux dans une autre affaire, accusée de s'être interposée lors d'interpellations par des policiers. "Courage ! Une de touchée, tous concernés !", ont lancé des soutiens dans la salle alors qu'elle repartait les larmes aux yeux.

L'homme avait été interpellé en possession de ciseaux et de massettes, masque de ski sur le visage. Ce titulaire d'une licence de sociologie, fils de chercheur au CNRS, vit du RSA et revendique "un mode de vie alternatif". Il a expliqué vouloir monter un spectacle d'art de rue.

Un cinquième prévenu, âgé de 30 ans, a affirmé qu'il se trouvait dans le cortège pour prendre des photos. Il s'agissait, selon son avocat, de la première manifestation pour ce diplômé de l'école d'ingénieur Centrale de Lyon. Il a été laissé libre dans l'attente du procès.

Le dernier prévenu, 24 ans et souffrant d'importants troubles psychologiques, a reconnu avoir jeté une pierre sur un CRS. Il a été placé sous contrôle judiciaire avant son procès qui se tiendra, à la différence de ses coprévenus, le 12 juin, avec obligation de suivre des soins et interdiction de se rendre à Paris. Le tribunal a ordonné une expertise psychiatrique.

Par ailleurs, un majeur et un mineur ont fait l'objet d'un rappel à la loi jeudi par un procureur, selon le parquet. Trois autres mineurs ont été déférés, dont un remis en liberté pour enquête complémentaire. Et un dernier mineur mis hors de cause.

Au total, 283 personnes avaient été arrêtées à l'issue de la manifestation du 1er-Mai, dont 102 placées en garde à vue mardi soir. Mercredi, une cinquantaine avaient été relâchées et mises hors de cause, sept autres remises en liberté pour poursuivre l'enquête.

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