"Je peux vous dire qu'en aucune façon il n'y a eu défaillance de l'État", a déclaré le Premier ministre depuis Bourges où il est en déplacement, dans le cadre d'une "délocalisation" de Matignon de trois jours dans le Cher.
"Ce n'est pas parce que le président de la République part en voyage officiel en Australie et en Nouvelle-Calédonie (...) qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion. Nous sommes là, nous gérons les choses, le préfet de police prend des décisions, le ministre d'État, ministre de l'Intérieur (Gérard Collomb) est à son poste, le Premier ministre également", a assuré le chef du gouvernement.
"Je vois beaucoup plus de spécialistes de la polémique que de spécialistes du maintien de l'ordre", a attaqué M. Philippe, alors que la gestion de cette manifestation est critiquée à droite comme à gauche.
L'État avait mobilisé "21 forces mobiles. L'année dernière pour le 1er mai 2017, c'est 16 unités qui avaient été mobilisées pour encadrer la manifestation". Soit "25% d'unités en plus" cette année, a-t-il argumenté.
"A 15h55 les premiers évènements ont commencé. A 16h00 le préfet de police (...) a donné l'ordre d'intervenir. (...) Une charge commandée à 16h00 qui aurait été réalisée immédiatement aurait immanquablement pris en étau des gens qui n'avaient rien à faire dans ce conflit, entre les casseurs et les forces de l'ordre", a-t-il développé.
Et "aujourd'hui (...) nous aurions une polémique sur pourquoi l'État est intervenu dans ces conditions, pourquoi y a-t-il des blessés à déplorer, peut-être des évènements tragiques à déplorer", a-t-il fait valoir.
M. Philippe a par ailleurs indiqué qu'il "n'excluait pas" de demander la dissolution d'"associations" pour éviter de nouvelles violences. "Je ne m'interdis en rien de proposer au président de la République de le faire", a-t-il dit.
Interrogé sur la manifestation prévue samedi à l'appel du député Insoumis François Ruffin, M. Philippe a répondu: "bien entendu le préfet de police aura à sa disposition le nombre d'unités qu'il demande".
Mais "j'en appelle à la responsabilité de chacun", de "tous ceux qui détiennent une responsabilité par leur mandat, par leur fonction, (qui) doivent toujours faire attention à ce qu'ils disent".
"Je constate qu'à l'extrême droite, à l'extrême gauche, on trouve souvent des gens qui attisent, attisent la peur, la colère, parfois la provoquent", a également déclaré le Premier ministre.
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