Rien n'est joué, répète à l'envi l'entraîneur français du Real. "Zizou" voit dans ce duel au stade Santiago-Bernabeu la marche la plus haute à franchir cette saison pour les doubles champions d'Europe en titre, qui visent l'Everest d'un triplé historique.
"Nous jouons le match de l'année", a répété Zidane, avant de mettre tout son monde en garde lundi: "Il faut être prêts, comme jamais."
Mais le Bayern ne dit pas autre chose: "Nous voulons atteindre la finale", a prévenu l'entraîneur allemand Jupp Heynckes. "En football, on peut renverser des montagnes. Nous ne nous rendons pas et nous donnerons tout."
A domicile, le Real n'a pas été très souverain ces derniers mois, notamment en quart retour contre la Juventus mi-avril (défaite 1-3 avec un penalty in extremis pour se qualifier).
Et le souvenir du quart retour 2017 face au Bayern inquiète: les Munichois avaient réussi à mener 2-1 au Bernabeu, forçant la prolongation et ne s'inclinant qu'à dix contre onze avec un but litigieux de Cristiano Ronaldo (4-2 a.p.).
L'ère Zidane au Real
La semaine dernière, le Bayern a été dominateur et maladroit, le Real dominé et réaliste. Ce sera serré mardi.
"La clé, c'est de penser à gagner ce match, entrer sur le terrain pour le gagner, ne pas reculer, ne pas spéculer, ne pas faire de choses bizarres", a souligné Zidane.
Sur cette fine ligne de crête, le Real a l'avantage d'être un habitué de ces altitudes.
En deux saisons et demie sur le banc merengue, "Coach Zizou" n'a jamais perdu une double confrontation en C1. Malgré la perte du titre de champion d'Espagne au profit du Barça, son adversaire dimanche prochain dans le clasico de Liga, le Real a gagné 8 trophées sur 12 possibles depuis janvier 2016.
Le "roi de l'Europe" peut-il remporter sa 13e C1, ou "Decimotercera" ? Ce serait la première fois depuis la Juventus (1996-1998) qu'une même équipe atteint trois finales d'affilée.
Et en cas de triomphe à Kiev le 26 mai, le Real de Zidane marquerait une ère de domination, comme le Bayern des années 1974-1976 (trois sacres) ou le grand Milan (trois titres et deux autres finales entre 1989 et 1995).
"C'est un immense entraîneur", a commenté le capitaine Sergio Ramos. "Le palmarès parle pour lui et cela ferme beaucoup de clapets."
Haut risque
Zidane, lui, minimise son apport. "Des entraîneurs plus compétents que moi, il y en a à la pelle", répond modestement le Français.
Quoi qu'il en soit, l'attente est grande au sein du peuple merengue, qui a prévu de se retrouver autour du stade mardi avant la rencontre pour faire monter la pression. Et avec 4.300 supporters bavarois attendus, quelque 2.100 agents de police doivent être mobilisés pour ce match classé à "haut risque" par les autorités.
Sur le terrain, le Real pourra compter sur son attaquant-vedette Ronaldo, auteur de 15 buts en C1 cette saison, à deux longueurs de son propre record (17 buts lors de l'édition 2013-2014).
Alors qu'Isco (épaule) est finalement forfait, l'infirmerie madrilène s'est en partie vidée puisque le défenseur Nacho (cuisse) est de retour dans le groupe, même si Zidane refuse habituellement de prendre des risques avec des joueurs convalescents. Au poste de latéral droit, c'est donc l'ailier Lucas Vazquez qui pourrait dépanner.
Côté munichois, le défenseur Jerome Boateng et l'ailier Arjen Robben sont absents. David Alaba et Javi Martinez, eux, semblent opérationnels.
Et James Rodriguez, ancien du Real, retrouve Zidane, avec qui le courant passait mal. "Je n'ai absolument rien contre lui, il n'y a pas de sentiment de rage ou de vouloir le battre", a lancé le Colombien lundi. "Je veux seulement faire un très bon match."
Sur les bancs des deux clubs, ce choc oppose aussi deux séries impressionnantes: l'entraîneur allemand Jupp Heynckes, sacré en 1998 avec le Real puis en 2013 avec le Bayern, a toujours atteint la finale de la C1 en trois participations. Et Zidane, lui, l'a toujours gagnée. Attention à la marche !
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