À Caen, les prémices du mouvement de mai 68 se sont fait sentir dès le mois de janvier. À l'occasion de la visite du ministre de l'Éducation nationale, un millier d'étudiants manifestent à l'université.
Le Calvados précurseur
Mais c'est surtout du côté des usines que née la protestation. Dans l'agglomération de Caen, les ouvriers de la Saviem, de la Sonormel et Jaeger se mettent en grève plusieurs mois avant le printemps. Elles seront les premières à entreprendre cette mobilisation qui prendra par la suite une envergure nationale.
La Sonormel se met en grève dès le mois de janvier. Parmi les trois usines à l'origine de la contestation, deux sont des usines de femmes. - Archives départementales du Calvados
Le 26 janvier, des milliers de personnes défilent dans les rues de Caen à l'appel des syndicats. Devant la préfecture, un affrontement éclate entre les manifestants et les CRS. S'ensuit une nuit d'émeutes dans le centre-ville.
Le théâtre, lieu de débat
En soutien aux étudiants de Nanterre et de la Sorbonne, 600 Caennais manifestent à Caen le 6 mai. Mais la première grande manifestation caennaise sera le 10 mai avec 1.200 à 2.000 étudiants, mais aussi des enseignants qui grossissent le cortège.
Le 10 mai 1968 marque la première grande manifestation caennaise. - Archives départementales du Calvados
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Trois jours plus tard, tout bascule : ouvriers et étudiants s'unissent autour de revendications communes. La grève générale paralyse tout le Calvados. 10.000 personnes manifestent à Caen.
Piquet de grève à l'usine Moulinex de Cormelles-le-Royal, qui rejoint la grève fin janvier. - Archives départementales du Calvados
À Caen, les tensions se cristallisent autour du Théâtre - Maison de la culture. En conflit avec la municipalité, le lieu ouvre ses portes aux contestataires et devient un lieu de débat.
Le 24 mai, une nouvelle manifestation réunit 4.000 personnes. Le 29 mai, en réaction aux Accords de Grenelle, les syndicats organisent le blocage de la ville en fermant pendant plusieurs heures les principales entrées de Caen. Cette démarche non violente fera beaucoup parler au niveau national. En cette fin mai, on compte 70.000 grévistes.
En juin, le travail reprend progressivement dans les usines : SMN, Moulinex, Citroën… rentrent tour à tour dans le rang. Le 1er juillet, les étudiants lèvent l'occupation de la fac.
Pratique. Découvrez l'exposition des archives départementales du Calvados en cliquant sur le lien ici.
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