Le blocage de l'université Jean-Jaurès (lettres et sciences humaines) de Toulouse, paralysée depuis le 6 mars et fer de lance de la contestation au niveau national, a été reconduit en assemblée générale lundi jusqu'à une prochaine AG jeudi à 10H00, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Au terme d'une AG d'environ cinq heures, 476 personnes ont voté pour la reconduction du blocage, 282 contre, ce dernier chiffre étant en nette augmentation. 38 étudiants se sont abstenus.
"Ce blocage est légitime, l'AG s'est tenue de façon tout à fait démocratique, les temps de parole de chacun ont été respectés", se félicite Mireille Bruyère, une animatrice de cette AG, enseignante en économie.
A quelques centaines de mètres de là, dans un snack, un petit groupe d'enseignants et de chercheurs du CNRS conteste la légitimité d'une AG qui rassemble moins de "3% des 32.000 étudiants du Mirail", tempête Florent Hautefeuille, chercheur en archéologie.
"Depuis le 12 décembre la bibliothèque est bloquée, et depuis le 7 février la Maison de la recherche (les bureaux des enseignants, Ndlr) l'est également", s'énerve cet enseignant-chercheur qui depuis plus de deux mois n'a plus accès à son bureau, à ses copies ou son ordinateur.
"programme de recherche annulé"
"Un programme de recherche avec une université américaine a dû être annulé, et mon collègue américain est reparti (aux États-Unis) sans ses affaires qui sont bloquées dans mon bureau", tempête l'universitaire qui se dit lui "pour la réforme avec des aménagements".
Lors de la dernière AG au Mirail, le 10 avril, 511 personnes avaient voté pour, 125 contre (18 abstentions) dans cette faculté qui accueille quelque 30.000 étudiants dont 21.000 à Toulouse, et 800 enseignants chercheurs.
Il s'agit de l'une des dernières universités encore bloquées lundi en France pour protester notamment contre la réforme de l'accès à la fac, avec notamment Rennes 2 (où le blocage a été reconduit en AG jusqu'à lundi) et Nanterre.
Saisi par le syndicat UNI et quatre étudiants qui réclament le déblocage de l'université, le tribunal administratif de Toulouse rendra sa décision mercredi.
A Paris, les forces de l'ordre ont "évacué" lundi matin "dans le calme" le site Censier, dix jours après une opération similaire à Tolbiac, selon la préfecture de police.
Sur place, les policiers ont découvert "plusieurs centaines de bouteilles vides et du matériel destiné à confectionner des engins incendiaires, ainsi que des banderoles affichant des slogans habituellement utilisés par les black-block", selon la préfecture de police.
A Montpellier, la rentrée à l'université Paul-Valéry, après une semaine de vacances et plus de deux mois de contestation étudiante, s'est effectuée dans le calme lundi matin. Douze agents de sécurité surveillaient le site, dont un qui filtrait les étudiants et le personnel à l'entrée, vérifiant leurs cartes.
En revanche, à l'Université Grenoble Alpes (UGA), le Département licence sciences et technologies est de nouveau bloqué depuis lundi matin par un groupe de 15 à 30 personnes. Il avait été évacué il y a une semaine par les forces de l'ordre.
Deux autres bâtiments réservés aux Sciences humaines et aux Arts, bloqués nuit et jour depuis le début du conflit, par une trentaine de personnes, ("pas toujours des étudiants", selon l'administration de l'UGA) l'étaient toujours lundi matin, de même qu'un amphi pour les langues vivantes.
A Strasbourg enfin, les entrées de deux bâtiments du campus central ont été bloquées tôt lundi avec des poubelles, mais l'un d'eux a été rouvert à la mi-journée, a précisé l'université de Strasbourg.
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