Depuis son avion en route pour l'Australie, Emmanuel Macron a appelé Vladimir Poutine pour l'informer de ses entretiens la semaine dernière aux États-Unis avec Donald Trump, un appel dont le Kremlin et l'Élysée donnent des versions un peu différentes.
Selon le Kremlin, "les présidents russe et français se sont prononcés en faveur du maintien et de la stricte application" de l'accord de 2015. La Russie avait déclaré précédemment qu'elle ne voyait "pas d'alternative" à cet accord.
L'Élysée indique de son côté que si MM. Poutine et Macron sont tombés d'accord pour "préserver les acquis de l'accord de 2015", le président français a "marqué sa volonté que des discussions puissent s'ouvrir, en étroite concertation avec la Russie, les autres membres permanents du Conseil de sécurité, les puissances européennes et régionales, sur le contrôle de l'activité nucléaire après 2025, le programme balistique de l'Iran ainsi que la situation en Syrie et au Yémen".
Cette négociation sur un nouvel accord plus large est la solution qu'Emmanuel Macron a proposée la semaine dernière à Donald Trump lors de sa visite à Washington. Il s'était montré très pessimiste sur le maintien des États-Unis dans le cadre de cet accord, par lequel l'Iran a renoncé à se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions économiques.
Il a aussi souhaité lundi que "la Russie puisse jouer sur l'ensemble de ces questions un rôle constructif afin d'éviter une montée des tensions dans la région".
Le président américain doit annoncer d'ici le 12 mai comme il l'a promis s'il "déchire" ce texte signé en juillet 2015 par l'Iran et six grandes puissances après d'âpres négociations.
Son conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, a déclaré dimanche que Donald Trump n'avait pas encore pris sa décision, ajoutant qu'il examinait la proposition de son homologue français sur l'ouverture de négociations pour un nouvel accord élargi.
M. Macron a proposé au président américain de préserver l'accord d'origine qui deviendrait le premier des "quatre piliers" d'un futur texte.
Les autres "piliers" concernent l'après-2025, quand certaines clauses concernant les activités nucléaires vont expirer, mais aussi les missiles balistiques très controversés de Téhéran et son rôle jugé "déstabilisateur" dans la région.
Vendredi, en visite à Washington, Angela Merkel a plaidé pour le maintien de l'accord mais tenté elle aussi de vendre au président américain l'idée que le texte n'est qu'une composante d'une nécessaire négociation plus large abordant les ambitions régionales de la République islamique.
Le président iranien Hassan Rohani a souligné dimanche que son pays n'accepterait "aucune restriction au-delà de ses engagements" actuels.
"Dans la perspective de la visite du président de la République en Russie les 24 et 25 mai, les deux présidents sont convenus d'accélérer les contacts entre leurs équipes pour aboutir à des avancées concrètes en particulier sur la crise syrienne", indique par ailleurs la présidence française.
En français et en russe, Emmanuel Macron écrit dans ce tweet : "En ligne avec Vladimir Poutine, pour un nouveau point ensemble. L'Iran ne doit jamais posséder l'arme nucléaire. La stabilité de la région et la sécurité internationale en dépendent. Nous y travaillons, comme nous devons aussi œuvrer pour une paix juste en Syrie".
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