"Le laps de temps qui nous est imparti pour s'attaquer au changement climatique arrive bientôt à échéance", a déclaré à Bonn (Allemagne) la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa. "Nous devons accroître radicalement nos ambitions" a-t-elle insisté lors d'une conférence de presse retransmise sur internet.
L'accord de Paris sur le climat de 2015 vise à contenir le réchauffement mondial sous les 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l'ère préindustrielle. Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pris jusqu'à présent par les États signataires conduiraient à un monde à +3°C.
"Une augmentation de cette ampleur serait extrêmement déstabilisante. Nous ne pouvons pas le permettre", a souligné Mme Espinosa.
La session de négociations de Bonn, qui doit s'achever le 10 mai, est la première étape d'un année cruciale dans la lutte contre le dérèglement climatique, qui doit s'achever avec la 24e conférence climat de l'ONU (COP24) en Pologne en décembre.
D'ici cette date, les signataires doivent notamment finaliser les règles d'applications de l'accord de Paris pour permettre sa mise en oeuvre en 2020. Face à l'urgence climatique, ils sont également encouragés à réviser à la hausse leurs engagements nationaux de réduction des émissions.
"Les impacts climatiques sont déjà visibles tout autour de nous. La gravité et la fréquence des inondations, des tempêtes, des sécheresses, de la hausse du niveau de la mer et d'autres conséquences ne font qu'augmenter et des centaines de millions de personnes risquent d'être déplacées", a souligné dans un communiqué Gebru Jember Endalew, qui préside le groupe des pays les moins avancés (PMA).
"Le monde ne peut pas se permettre de rester les bras croisés en attendant l'application de l'accord de Paris en 2020. Des mesures doivent être prises, de l'aide apportée, et les ambitions relevées sans délai. Plus les pays agissent maintenant, moins les impacts du changements climatiques seront importants", a-t-il ajouté.
Concernant l'aide, le responsable éthiopien a de nouveau appelé les pays riches à respecter leur promesse de porter à 100 milliards d'euros par an d'ici 2020 leur soutien aux politiques climatiques des plus pauvres. Un appel récurrent soutenu par les ONG.
La question des financements "doit progresser considérablement à cette session, et d'ici la fin de l'année", a plaidé Lucile Dufour, du Réseau Action Climat, insistant sur cette aide Nord-Sud mais aussi sur la "transparence" des financements des actions climat de manière générale.
La transparence, c'est-à-dire la façon dont les États rendent compte de leurs actions, de leurs financements et de leurs résultats, est un des points clé des négociations sur les règles d'applications de l'accord de Paris, tout comme le degré de flexibilité qui sera accordé aux pays les plus pauvres en la matière.
Obtenir des règles d'applications claires et musclées serait également un signal important notamment pour le secteur privé.
"La bonne nouvelle est que l'économie réelle avance (...). Il y a une série impressionnante d'initiatives de villes, de régions, d'entreprises. La pression est désormais sur les gouvernements et l'ONU", a commenté Mark Lutes, du WWF.
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