Huit casinos sur 60 kilomètres : la côte calvadosienne est joueuse. Ce beau ratio fait d'ailleurs de la Normandie la deuxième région la mieux dotée en établissements de jeu. À Honfleur, avec l'arrivée du nouveau centre commercial, le Honfleur Normandie Outlet, la construction d'un casino sur la commune est revenue sur le tapis. Même si pour l'instant le projet est au point mort car le processus est long, la municipalité imagine un casino différent de ses voisins, les géants de Deauville et Trouville, pour se démarquer.
Un territoire assez pourvu en casinos
Pour autant, entre les "petits" casinos et les "grands" qui ont plus d'une centaine de machines, la concurrence ne fait pas vraiment rage. La clientèle est assez importante entre les Parisiens, les habitants de Caen et de l'agglomération et les touristes pour que tous y trouvent leur compte. "C'est une concurrence saine car historique, explique Stéphane Longo, directeur du casino de Saint-Aubin-sur-Mer (groupe JOA). On est habitué depuis longtemps à avoir d'autres établissements autour du nôtre. Mais c'est vrai que si un nouveau casino devait s'installer à quelques kilomètres du mien ça deviendrait difficile", ajoute le directeur.
Le calcul a d'ailleurs été effectué : la structure perdrait près de 30 % de son chiffre d'affaires sur près de 4,5 millions de produit brut des jeux (PBJ). "C'est notre troisième année de croissance dans un secteur qui était en crise depuis plusieurs années". Le directeur du casino de Cabourg (Partouche) fait la même réflexion. "En 2009, le Casino allait fermer, raconte Stéphane Gilquin. On perdait 600 000 euros par an, alors on s'est restructuré". Aujourd'hui leur PBJ est de l'ordre de 6 millions d'euros.
Le casino de Cabourg propose un espace vintage. - Margaux Rousset
Pour se démarquer, Stéphane Gilquin a décidé de miser sur la nostalgie. Sur les 75 machines à sous, 1/3 du parc est "vintage", "avec des machines à pièces et non électroniques". Mais pas que. "On a sept tables de jeu avec la roulette classique, deux Black Jacks et des tables de poker ce qui est rare pour établissement de notre taille". Seuls les "grands" Casinos de Deauville et Trouville (groupe Barrières) proposent des tables de poker. Pour éviter que les clients ne se lassent, certaines machines sont changées au rythme de deux ou trois interventions par an. En décembre 2016, la plus grande machine d'Europe, de 3,50 mètres de haut, est arrivée en exclusivité à Saint-Aubin, et d'autres exclusivités sont prévues pour le mois de mai. "On essaie aussi de dépoussiérer l'image du casino avec des machines à thèmes comme Zorro par exemple qui attire les quarantenaires."
Les jeux et les activités périphériques
À Cabourg, 56 % du chiffre d'affaires provient des machines à sous quand il est de près de 95 % pour celui de Saint-Aubin. Le reste provient des activités dites périphériques : restaurant, bar, location de salle pour les séminaires ou concerts. "Entre le restaurant et le bar nous sommes à 2 millions 200 000 euros", précise le directeur de Cabourg.
À Ouistreham, le Casino accueille près de 6 500 spectateurs par an pour des spectacles de revues et comptabilise 20 000 couverts à l'année dans le restaurant mais "l'activité jeu reste primordiale", souligne le directeur Christian Sigler. Avec 150 machines et 240 000 entrées à l'année, le Casino de Ouistreham est le leader en part de marché sur la Côte de Nacre avec près de 14 millions de PBJ. L'établissement bénéficie notamment de son emplacement idéal, "la quatre voies depuis Caen, en dix minutes les habitants de l'agglomération peuvent venir jouer" et de sa notoriété touristique. La bonne forme des Casinos calvadosiens profite aussi aux communes qui les accueillent : 15 % du PBJ leur est reversé.
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