Les défilés du 1er-Mai donneront la température, mardi, avant la septième séquence de grève à la SNCF et les douzième et treizième journées de grève pour les salaires à Air France.
Jeudi, les cheminots descendront de nouveau dans la rue pour "mettre la pression" sur le Premier ministre Edouard Philippe qui doit recevoir leurs représentants le 7 mai à Matignon. Un rassemblement est prévu à 13H00 devant l'Ecole militaire à Paris et devant les préfectures en régions.
La mobilisation se prolongera avec un "meeting des secteurs en lutte", sur le parvis de la gare du Nord, à l'initiative de l'union Solidaires.
Il sera probablement question du conflit salarial à Air France, animé depuis deux mois par une large intersyndicale rassemblant des pilotes, personnels de cabine et agents au sol.
Vendredi, au deuxième jour de grève consécutif, la direction communiquera le résultat d'une consultation sur les salaires, lancée par le président d'Air France Jean-Marc Janaillac pour sortir de la crise.
"Pas de moratoire"
Sur les rails comme dans les airs, le trafic sera de nouveau ralenti.
Chez Air France, les précédentes journées de grève ont cloué au sol entre 25 et 30% des avions. Côté SNCF, seuls la moitié des TGV et un tiers des Intercités ont circulé ce week-end. Il n'y avait également que trois Transiliens sur cinq et deux TER sur cinq annoncés.
Dans les deux entreprises, il est difficile d'imaginer une fin de conflit imminente.
Les cheminots continuent de réclamer un geste sur trois axes principaux de la réforme ferroviaire : ouverture à la concurrence, arrêt de l'embauche des agents SNCF au statut (plus avantageux qu'un contrat privé), transformation du groupe ferroviaire en société anonyme à capitaux publics.
Or, Edouard Philippe a rappelé la semaine dernière que ces sujets ne feraient "pas l'objet de discussions". La majorité présidentielle veut désormais uniquement discuter de la reprise progressive et partielle de la dette SNCF.
"Nous n'allons pas nous asseoir sur ce que nous avons voté en première lecture à l'Assemblée la semaine dernière", a affirmé lundi Jean-Baptiste Djebbari, rapporteur du projet de loi.
Répondant à une demande de FO, le député LREM de Haute-Vienne a indiqué qu'il n'y aurait "pas de moratoire" concernant la réforme, "nécessaire pour les cheminots".
Même si le soutien aux grévistes semble fléchir, d'après un sondage Ifop publié dimanche, l'élan de générosité se poursuit : la cagnotte lancée par une trentaine d'artistes et intellectuels avoisinait le million d'euros lundi, à cinq jours de sa clôture.
"Négation" des syndicats
Pour l'heure, les positions semblent irréconciliables entre l'exécutif et des syndicats qui lui reprochent de réformer à marche forcée, sans tenir compte de leurs avis.
"Le gouvernement ne parle plus de dialogue, mais de concertation. Il a modifié les mots, mais aussi la méthode. C'est +cause toujours, tu m'intéresses+. C'est criant pour les cheminots", a dénoncé le patron de la CGT, Philippe Martinez, lundi dans Libération.
Laurent Berger, son homologue de la CFDT, a souligné "une forme de négation des corps intermédiaires" qui est "dangereuse". "On ne peut pas dire qu'on n'est pas reçus, mais on est rarement écoutés", a-t-il résumé dimanche lors du "Grand rendez-vous" (Cnews, Europe 1, Les Echos).
A Air France, le dialogue social patine également. La direction accuse les syndicats grévistes d'être irresponsables, quand eux dénoncent une consultation qui ne sert qu'à les contourner, sans résoudre le problème.
Le vote n'a aucune valeur légale. Même si le "oui" l'emporte, il faudra convaincre les syndicats de signer un projet salarial (2% d'augmentation générale en 2018 puis 5% sur trois ans) qu'ils rejettent.
La semaine sociale se terminera samedi par la "fête à Macron", une manifestation parisienne lancée par le député LFI François Ruffin pour rassembler les différents foyers de mécontentement dans le pays (SNCF, Air France, Ehpad, retraités, associations, etc.).
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