Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si l'EI est concerné par cet accord. L'agence officielle Sana ne le nomme pas, évoquant seulement des "groupes terroristes". L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) assure pour sa part qu'il s'agit d'autres factions jihadistes et islamistes.
L'annonce intervient alors que les forces de Bachar al-Assad poursuivent depuis plus d'une semaine une opération militaire d'envergure contre le camp de Yarmouk et des quartiers adjacents, cherchant à consolider son emprise sur Damas et ses environs.
L'accord doit commencer lundi et prévoit "la sortie des terroristes du camp de Yarmouk" et leur transfert vers la province d'Idleb, dans le nord-ouest syrien, selon l'agence officielle Sana.
Cette région est dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, organisation formée autour de l'ex-branche d'Al-Qaïda et rivale de l'EI.
"L'accord ne concerne pas l'EI, mais une poche du camp de Yarmouk où se trouve Hayat Tahrir al-Cham et des rebelles islamistes", a assuré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
En contrepartie, les insurgés dans la province d'Idleb vont autoriser l'évacuation de quelque 5.000 personnes dans les deux localités chiites prorégime qu'ils encerclent: Kefraya et Foua, selon Sana.
Des dizaines de personnes "kidnappées" dans une troisième localité de la province seront également relâchées, selon la même source.
"Ruelles étroites"
Dans le sud de Damas, les forces du régime pilonnent quotidiennement depuis 11 jours le camp de Yarmouk et les quartiers voisins tenus par l'EI.
Dimanche, des colonnes de fumée s'élevaient des abords de Yarmouk après des frappes aériennes, tandis que les tirs des francs-tireurs étaient entendus dans le secteur, a rapporté un correspondant de l'AFP qui participait à une visite de journalistes organisée par les autorités.
Cette opération intervient après la reconquête totale des territoires rebelles dans la Ghouta orientale, près de Damas, annoncée à la mi-avril, après des semaines de bombardements meurtriers et des accords d'évacuation imposés aux insurgés.
"L'opération ici est différente de celle de la Ghouta orientale", assure une source militaire. "Ici, les bâtiments sont collés les uns aux autres et les ruelles sont étroites, ce qui ne permet pas le passage des chars", poursuit-il.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, l'EI ne contrôle plus que 4% du territoire syrien, reculant sous le coup de multiples offensives, finissant acculé dans d'ultimes réduits désertiques dans le centre et dans l'est du pays.
Le régime syrien qui tient plus de la moitié de la Syrie grâce à l'appui militaire de Moscou, est déterminé à reconquérir l'intégralité du pays, ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière qui a fait plus de 350.000 morts.
Des combats meurtriers ont d'ailleurs éclaté dimanche dans l'est syrien entre les forces du régime et une coalition arabo-kurde soutenue par Washington, une confrontation rare malgré quelques incidents sanglants ces derniers mois.
Combats dans l'est
Neuf combattants prorégimes, et six des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes alliée des Etats-Unis, ont été tués dans ces affrontements dans la province de Deir Ezzor, a précisé l'Observatoire.
Les forces du régime ont brièvement conquis à la mi-journée quatre villages, mais quelques heures plus tard les FDS annonçaient avoir repris le contrôle des territoires perdus.
Riche en pétrole, la province de Deir Ezzor était autrefois tenue par l'EI, mais il a été chassé de la plupart des zones qu'il contrôlait, après les offensives distinctes et concomitantes menées l'été dernier par les FDS et le pouvoir syrien.
Aujourd'hui, le régime tient toute la rive ouest de l'Euphrate, qui coupe la province en deux, tandis que les FDS sont stationnées sur la rive orientale du fleuve.
Par le passé, plusieurs incidents meurtriers ont opposé les belligérants, même si une ligne dite de "déconfliction" avait été érigée pour éviter tout dérapage.
En février, une centaine de combattants prorégime avaient été tués dans des frappes de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis à Deir Ezzor, Washington assurant que ces raids intervenaient après une offensive des forces loyalistes contre un QG des FDS.
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