Durant cette tournée de trois jours, M. Pompeo se rendra en Arabie saoudite, en Israël et en Jordanie, des opposants régionaux aux visées de l'Iran, pour des entretiens avant la décision attendue le 12 mai du président américain Donald Trump à propos de l'accord sur le nucléaire avec l'Iran.
M. Pompeo assure que le président n'a pas encore pris sa décision. Fervent opposant à cet accord signé en juillet 2015, M. Trump doit annoncer le 12 mai s'il "déchire" ce texte âprement négocié entre l'Iran et les grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), comme il l'a maintes fois promis.
Mais l'ex-chef de la CIA, qui s'était envolé pour Bruxelles à peine investi jeudi comme 70e secrétaire d'Etat américain, a également une autre mission, plus personnelle: montrer, fort du soutien de M. Trump, que la diplomatie américaine est de retour après le mandat compliqué de Rex Tillerson, brutalement limogé en mars qui n'était, lui, jamais parvenu à se gagner la sympathie de M. Trump.
"Retrouver sa superbe"
Ex-militaire de 54 ans, M. Pompeo était à la tête depuis janvier 2017 de la CIA et a traversé un épineux processus de confirmation parlementaire après sa nomination par M. Trump mi-mars. Il a fait face à l'opposition d'une majorité de démocrates dénonçant son attitude va-t-en-guerre et des propos jugés islamophobes et homophobes, ainsi qu'à l'aile libertarienne des républicains craignant ses velléités interventionnistes.
Jeudi, M. Trump a qualifié M. Pompeo d'"atout exceptionnel" pour les Etats-Unis à un "moment critique".
M. Pompeo, qui a promis de s'adresser à ses équipes dès son retour à Washington prévu mardi, a relevé vendredi, après une rencontre avec des fonctionnaires de son ministère travaillant à l'Otan, que ces derniers "semblent avoir l'espoir de voir le département d'Etat retrouver sa superbe".
"Etre professionnel, faire de la diplomatie - de la diplomatie américaine - tout autour du monde, voilà ma mission", a-t-il poursuivi.
Samedi en Arabie saoudite, M. Pompeo devait avoir des entretiens à Ryad avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir avant un dîner avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Comme MM. Trump et Pompeo, le prince saoudien est un farouche opposant à l'Iran. Il a engagé une intervention au Yémen contre les rebelles Houthis qui a fait près de 10.000 morts depuis 2015 et provoqué "la pire crise humanitaire du monde", selon l'ONU. Ce conflit a pris progressivement une tournure de "guerre par procuration" entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite.
M. Trump voudrait parallèlement voir Ryad faire davantage et dépenser plus pour soutenir les opérations anti-jihadistes dirigées par Washington en Syrie et permettre aux soldats américains de rentrer rapidement à la maison.
Après l'Arabie saoudite, M. Pompeo se rendra en Israël pour des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu puis en Jordanie qui dispose d'une longue frontière avec la Syrie.
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