A 49 ans, Pascal Pavageau, en piste depuis 2011, a été élu à près de 97% (5.841 voix sur 6.032 voix). Il arrive accompagné d'une jeune garde qui intègre le bureau confédéral de l'organisation, renouvelé quasiment pour moitié.
Applaudi chaudement par une grande partie de la salle, ce fonctionnaire d'État, s'affiche plus radical que son prédécesseur et comme candidat de la base.
Pour Jean-Claude Mailly, la sortie de scène est bien difficile. Celui-ci n'était d'ailleurs pas présent vendredi. Le secrétaire général sortant a en effet essuyé un vote sanctionnant sa position sur les ordonnances travail, très critiquée en interne depuis le mois de septembre.
Son rapport d'activité, qui signe le bilan des dernières années, a failli ne pas être adopté (50,54% des suffrages exprimés) alors qu'il s'agit habituellement d'une formalité (vote à 97% lors des deux derniers congrès...).
Ce vote d'extrême justesse résume bien les interventions qui ont eu lieu à la tribune du congrès depuis lundi, oscillant pour moitié entre violentes critiques -- sur sa position jugée trop conciliante sur les ordonnances travail -- et soutien loyal.
"Ce n'est pas un bon congrès. On ne parle pas des revendications des salariés, on entend à la tribune +je suis pour+ ou +je suis contre+ Jean-Claude", regrettait dans les allées du Grand Palais de Lille un cadre de FO. Quand d'autres, à l'heure du déjeuner, regrettaient l'affichage de leurs divisions en une des journaux.
Le dernier discours officiel de Jean-Claude Mailly a certes été applaudi, mais au bout de 14 ans de mandat une partie de la salle est restée assise.
"Démocratie!"
Il a répondu aux critiques, qui secouent FO depuis septembre, en expliquant qu'il avait "le dos large" mais que certains avaient "mordu le trait de la fraternité et de la camaraderie".
Il a aussi tenté d'appeler à l'unité de son syndicat, formation hétéroclite dont l'équilibre entre toutes tendances est fragile. "L'unité, c'est comme dans le bâtiment, c'est plus long à construire qu'à détruire", a-t-il lancé.
Tout au long de ce 24e congrès, M. Mailly a expliqué que les décisions contestées ont été prises non par lui seul mais par le bureau fédéral, manière d'impliquer son successeur qui en est membre.
Un peu groggy, reconnaissant avoir été "blessé" par certaines critiques et "avoir parlé avec ses tripes", le désormais ancien secrétaire général assurait jeudi à quelques journalistes que cela allait "s'arranger" et que les troupes allaient "retrouver une unité".
Mais malgré cet appel à l'unité, les esprits n'étaient toujours pas apaisés vendredi.
Après l'annonce de l'élection de M. Pavageau, le vote des résolutions - feuilles de route du syndicat - a donné lieu à un moment de chahut et de sifflets, certains se plaignant de devoir voter sur des textes qu'ils n'avaient pas sous les yeux.
"Démocratie, démocratie, démocratie! La démocratie n'est plus ici", a-t-on entendu dans les rangs des fédérations FO de la métallurgie.
Celles-ci s'étaient relayées à la tribune en début de semaine pour défendre le bilan de Jean-Claude Mailly....
Ce dernier avait mis en garde son successeur jeudi: "être secrétaire général de la confédération, c'est une lourde responsabilité et on ne peut le mesurer que quand on l'a obtenue".
La lecture à la tribune des résolutions a commencé à la mi-journée, ce qui pourrait retarder la première prise de parole officielle de Pascal Pavageau prévue dans l'après-midi.
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