Intitulé "Vivre ensemble - vivre en grand la République", ce rapport de 60 pages qui appelle à une "réconciliation nationale" nourrira le "plan de mobilisation" en faveur des quartiers prioritaires qu'Emmanuel Macron annoncera "dans le courant du mois de mai", a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe après avoir reçu le document.
Très attendu, ce rapport appelle à "un changement radical dans la conduite de l'action publique".
Il égrène 19 programmes pour "faire revenir la République" dans les quartiers face au "repli identitaire et communautaire", allant de la "relance immédiate de la rénovation urbaine" à la réorganisation de l'école en passant par la création d'une "académie des leaders" inspirée de l'ENA.
Ces programmes "peuvent démarrer tout de suite, ils provoqueront un effet +blast+, une spirale positive et une dynamique extrêmement puissante", assure l'ancien ministre de la Ville, qui appelle aussi à "investir dans la petite enfance", "agir fermement pour la sécurité et la justice", "lutter contre l'illettrisme" et créer "200 campus numériques".
En matière de financement, M. Borloo rappelle que la rénovation urbaine a généré "48 milliards de travaux" en dix ans, et appelle à la création d'un fonds de plus de 5 milliards d'euros abondé notamment par "la cession des participations de l'Etat en 2018 (10 milliards annoncés)", qui ne créerait "pas de dépenses budgétaires nouvelles pour l'Etat".
"Je dois avouer ma stupéfaction d'avoir découvert à quel point le système était désinvolte et se mentait à lui-même", affirme en conclusion de son rapport l'ancien ministre, qui souligne combien les moyens déployés dans les quartiers prioritaires "sont en dessous du minimum républicain" et combien les correctifs "se sont quasiment tous arrêtés".
M. Borloo met ainsi en garde contre les "incompréhensions" et les "frustrations" qui "si nous n'y prenons pas garde entraîneront replis communautaire, identitaire, xénophobe".
"La question de l'égalité et de la mixité est un combat politique et culturel qui doit être mené sans relâche" pour "ne pas laisser prospérer les idées d'inégalité des sexes et de séparation des genres dans l'espace public, comme un nouvel apartheid", affirme-t-il.
Le rapport était très attendu par les élus de banlieue qui ont récemment dénoncé le "mépris de l'Etat", reprochant à l'exécutif de ne pas mesurer la gravité de la situation et de se focaliser sur le monde rural.
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