Cet habitué des tribunaux et des coups d'éclat médiatiques a comparu dans la tenue décontractée --t-shirt, short et claquettes-- qu'il portait lorsqu'il a été interpellé mardi à l'aube à son domicile de Saint-Denis, pour des faits de violence remontant à octobre 2015 et des menaces très récentes.
A l'issue de son procès en comparution immédiate, cet homme de 31 ans au casier chargé (neuf mentions) a été condamné à six mois de prison avec sursis, une peine assortie d'une obligation de soins et de l'interdiction d'entrer en contact avec son ex-petite amie pendant deux ans.
Le parquet avait requis six mois ferme, jugeant que "la seule chose qui intéresse M. Bendaoud, c'est sa réputation; la victime, il s'en fiche".
Intarissable, celui qui avait accédé brutalement à la notoriété quatre jours après les attentats du 13 novembre 2015 s'est livré à un véritable show devant les nombreux journalistes et employés du tribunal venus assister à l'audience, coupant la parole au président ou l'interpellant familièrement : "Vous m'écoutez, là, monsieur le juge?". Des dérapages qui lui ont valu d'être fermement recadré par le magistrat.
"Complètement perdu"
S'il a reconnu avoir mis "un coup de tête" en 2015 à son ex-compagne avec laquelle il entretient une relation tumultueuse depuis 2004, il a nié l'avoir fait chuter à terre. La jeune femme, mère d'un garçon de 9 ans qu'il considère comme le sien sans être certain d'en être le père biologique, s'était vu prescrire un jour d'interruption totale de travail.
Le président du tribunal a relevé "l'ambivalence" de la plaignante qui a envoyé au prévenu une photo d'elle "en tenue légère" lundi soir, veille de son interpellation.
Quant aux menaces de mort, qui remontent à mars et avril, le prévenu a expliqué avoir "pété les plombs" après avoir reçu des vidéos pornographiques dans lesquelles son ex-compagne lui affirmait avoir tourné. Dans une série de textos, il menaçait notamment de lui "arracher les yeux" et de la "brûler vive".
Selon lui, celle dont il porte le prénom tatoué sur le torse a voulu lui faire payer son succès auprès des filles, qui doit beaucoup à la notoriété qu'il a acquise depuis le 18 novembre 2015 quand il s'était maladroitement défendu devant les caméras de télévision, quelques jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis.
Son retentissant procès en février à Paris pour avoir logé deux des jihadistes du 13-Novembre et sa relaxe n'ont fait qu'accroître la renommée de celui qui a été détenu 27 mois à l'isolement.
Mercredi à la barre, "Jawad" s'est d'ailleurs vanté d'avoir "couché avec dix-sept filles" depuis sa sortie de prison le 14 février. "Je fais 80.000 vues sur +Snap+, l'équivalent du Stade de France ! Partout où je vais, c'est gratuit, en boîte de nuit, partout", a également fanfaronné l'ancien dealer de cocaïne.
"On ne peut pas attendre de quelqu'un qui sort de 27 mois d'isolement qu'il soit l'homme le plus rangé du monde", a plaidé son avocat, Me Xavier Nogueras, enjoignant le tribunal de ne pas renvoyer en prison son client, qui est "complètement perdu psychologiquement", en attendant son procès en appel en novembre pour recel de malfaiteurs terroristes.
A LIRE AUSSI.
Le procès de Jawad Bendaoud, "logeur" de jihadistes du 13 novembre, démarre mercredi
Au procès de Jawad Bendaoud, les avocats demandent la relaxe
France: l'heure du jugement pour Jawad Bendaoud, le logeur de jihadistes du 13 novembre 2015
"Logeur" de jihadistes du 13 novembre, Jawad Bendaoud jugé à partir de mercredi
Procès Bendaoud: les victimes du 13-Novembre en attendent-elles trop?
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.