"C'est un honneur pour la France, pour le peuple français et pour moi d'être reçu dans ce sanctuaire de la démocratie, où tant de l'histoire des Etats-Unis s'est écrite", a-t-il lancé d'emblée, en anglais, après avoir été accueilli par une bruyante standing ovation des élus de plus de trois minutes à son arrivée dans l'hémicycle, certains d'entre eux criant "Vive la France !". Son épouse Brigitte, arrivée quelques minutes auparavant, avait également été applaudie debout par les parlementaires.
Des centaines de représentants et sénateurs s'étaient déplacés pour l'écouter, comme auparavant pour de Gaulle, Mitterrand ou Sarkozy, selon un cérémonial huilé.
Aucun autre pays n'aura vu autant de dignitaires reçus ainsi au Congrès, pas même le Royaume-Uni: douze depuis le marquis de Lafayette en 1824.
Emmanuel Macron avait auparavant été reçu par Paul Ryan, le Speaker de la Chambre des représentants, et a également visité la bibliothèque du Congrès.
Il devait évoquer au cours de son discours les relations historiques entre la France et les Etats-Unis, mais confrontés à de nouveaux défis comme l'accroissement des inégalités, la dégradation de la planète, le terrorisme, les attaques contre les valeurs démocratiques et la montée des nationalismes.
Il plaidera pour une action commune pour "réinventer l'ordre mondial du 21e siècle", selon son entourage. Pour lui, les Etats-Unis et la France, ensemble, doivent montrer leur volonté de "continuer à écrire l'histoire ensemble".
L'après-midi sera plus léger, M. Macron pratiquera un sport oratoire qu'il adore : un débat à bâtons rompus devant des étudiants, comme il l'a déjà fait en Inde et au Burkina Faso.
Ces échanges, qu'il publie généralement sur les réseaux sociaux, lui fournissent matière à dérouler ses arguments sur tous les sujets et répondre à d'éventuelles critiques.
Ces images permettront de tourner la page de discussions diplomatiques avec Donald Trump particulièrement ardues la veille sur l'accord nucléaire iranien, face à un président qui, a reconnu M. Macron, comme lui, "ne change pas d'avis facilement".
Son interlocuteur n'a guère bougé ses positions, que ce soit la condamnation sans appel de l'accord iranien "désastreux" et que la France jusqu'ici défendait, ou sur les échanges commerciaux "injustes" avec l'UE, dont Paris se fait l'avocat.
Et en même temps, Donald Trump a manifesté à son hôte une amitié débordante, lui faisant la bise longuement en pleine conférence de presse et le serrant dans ses bras. Le Français a répondu avec autant d'enthousiasme et de gestes chaleureux.
VRP
A l'issue d'un entretien qui s'est prolongé bien plus longtemps que prévu, les deux hommes ont d'ailleurs trouvé sur l'Iran ce qui se veut une porte de sortie : le président français a proposé de négocier avec l'Iran un "nouvel accord", qui durcirait le premier et inclurait le règlement de la situation politique en Syrie.
Donald Trump n'a lui apparemment pas changer d'avis contre l'accord actuel.
Mais Téhéran et Moscou ont rejeté immédiatement l'éidée d'un nouvel accord.
Le président français n'a pas obtenu grand-chose non plus sur l'accord de Paris, dans lequel il a longtemps espéré le retour des Etats-Unis, ni sur les taxes douanières décidées par Donald Trump sur l'acier et l'aluminium.
Sur ce dernier point, la France et l'Europe seront vite fixés. Verdict le 1er mai, date de l'exemption de ces taxes pour l'UE. "On ne mène pas une guerre commerciale contre ses alliés", a plaidé inlassablement le président français. Son entourage ne désespérait pas mardi d'une exemption définitive de ces taxes pour l'Europe.
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