"La chambre de l'instruction a fait droit partiellement à la demande de main levée du contrôle judiciaire de Murielle Bolle qui est autorisée à rentrer chez elle", a déclaré à l'AFP le procureur général de la cour d'appel de Dijon, Jean-Jacques Bosc.
M. Bosc a précisé que la mise en examen avait toujours l'interdiction de rentrer en contact avec les protagonistes de l'affaire, ainsi qu'avec la presse.
Un des avocats de Murielle Bolle, Me Christophe Ballorin, a indiqué qu'il s'agissait d'un "énorme soulagement" pour sa cliente, contrainte depuis début août, après cinq semaines d'incarcération, de résider dans la Nièvre. Pour elle, "l'objectif essentiel était de reprendre le cours de sa vie dans les Vosges, ce qu'elle va s'empresser de faire", a-t-il ajouté.
Selon son conseil, Mme Bolle souhaite être réentendue par la juge pour "redire qu'elle est innocente et qu'elle n'a rien à voir avec l'enlèvement ni avec l'homicide de Grégory".
Trente-trois ans après, la mort du garçonnet de quatre ans, dont le corps avait été retrouvé en octobre 1984 dans la rivière Vologne, reste une énigme.
Après une première demande rejetée fin janvier, les avocats de Murielle Bolle avaient plaidé le 13 avril la mainlevée ou, à défaut, la modification de son strict contrôle judiciaire. La décision avait été mise en délibéré à ce mercredi.
Mises en examen contestées
En 1984, celle qui était alors âgée de 15 ans avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d'une garde à vue devant les gendarmes, d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Ce dernier avait été incarcéré puis relâché avant d'être tué d'un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, en 1985.
La justice soupçonne cette femme aujourd'hui âgée de 48 ans d'avoir participé à l'enlèvement et soutient que sa rétractation s'explique par des violences familiales subies à l'époque - ce qu'elle conteste. Murielle Bolle "est innocente, elle l'a toujours été", avait insisté Me Vincent Nioré, l'un de ses conseils.
Murielle Bolle, ainsi que les époux Jacob, également mis en cause dans cette affaire pour le rapt mortel du petit Grégory, attendent désormais le 16 mai et la décision des magistrats de la chambre de l'instruction concernant leurs requêtes en nullité de leurs mises en examen.
Lors de l'audience du 13 avril, les avocats de Mme Bolle avaient pointé "l'absence d'indices graves et concordants" pesant, selon eux, sur leur cliente, tandis que ceux des époux Jacob avaient estimé leurs mises en examen "nulles, car leurs droits élémentaires ne leur ont pas été notifiés".
Septuagénaires, Marcel et Jacqueline Jacob sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, à l'origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignées. Le grand-oncle et la grand-tante de l'enfant, qui clament leur innocence, seraient impliqués dans l'enlèvement et la mort du garçonnet dans le cadre d'un "acte collectif".
Initialement soumis eux aussi à un contrôle judiciaire strict, qui leur imposait de résider séparément et loin de leur domicile vosgien, les époux Jacob ont été autorisés à rentrer chez eux à la fin de l'année dernière.
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