"La chambre de l'instruction a fait droit partiellement à la demande de main levée du contrôle judiciaire de Murielle Bolle qui est autorisée à rentrer chez elle", a déclaré à l'AFP M. Bosc, en précisant que celle-ci, mise en examen, avait toujours l'interdiction de rentrer en contact avec les protagonistes de l'affaire.
Un des avocats de Murielle Bolle, Me Christophe Ballorin, a indiqué qu'il s'agissait d'un "énorme soulagement" pour sa cliente dont "l'objectif essentiel était de reprendre le cours de sa vie dans les Vosges, ce qu'elle va s'empresser de faire".
Après une première demande rejetée fin janvier, les avocats de Murielle Bolle avaient plaidé le 13 avril la mainlevée ou, à défaut, la modification du strict contrôle judiciaire auquel leur cliente est soumise depuis début août: contrainte de résider dans la Nièvre loin des Vosges. La décision avait été mise en délibéré.
En 1984, celle qui était alors âgée de 15 ans avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d'une garde à vue devant les gendarmes, d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Ce dernier avait été incarcéré puis relâché avant d'être tué d'un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, en 1985.
La justice soupçonne cette femme aujourd'hui âgée de 48 ans d'avoir participé à l'enlèvement et soutient que sa rétractation s'explique par des violences familiales subies à l'époque - ce qu'elle conteste. Murielle Bolle "est innocente, elle l'a toujours été", avait insisté Me Vincent Nioré, l'un de ses conseils.
Les magistrats de la chambre de l'instruction examinaient aussi, le 13 avril, la nullité des mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob, également mis en cause dans cette affaire pour le rapt mortel du petit Grégory. Les magistrats rendront leur décision sur cette question le 16 mai.
Septuagénaires, Marcel et Jacqueline Jacob sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, à l'origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignées. Le grand-oncle et la grand-tante de l'enfant, qui clament leur innocence, seraient impliqués dans l'enlèvement et la mort du garçonnet dans le cadre d'un "acte collectif".
Initialement soumis eux aussi à un contrôle judiciaire strict, qui leur imposait de résider séparément et loin de leur domicile vosgien, les époux Jacob ont depuis été autorisés à rentrer chez eux.
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