64 lits trônaient, mardi 24 avril 2018, devant la DDCS, la Direction départementale de la Cohésion sociale du Calvados. Des lits symbolisant le nombre de places d'hébergement d'urgence menacées de disparaître en même temps que le foyer de La Charité, à Caen.
"Les centres sont complets tous les soirs"
Ils ont été installés par les salariés du service Trait d'Union, qui gère la structure. En tout, ce sont aussi 14 CDI qui sont menacés avec elle. Elle se voit en effet supprimer les 700 000 € qui étaient attribués à son fonctionnement. Pourtant, "il y a de plus en plus de demandes, les centres sont complets tous les soirs, assure Jean-Charles Bertrand, éducateur. Aujourd'hui par exemple il y a énormément de demandeurs d'asile parce qu'il manque des places pour eux dans les structures".
Et le budget serait aussi revu à la baisse - 230 000 € de moins - pour les maraudes. Fini les rondes de jour et les astreintes de nuit en dehors de la période hivernale. "Mais après 23 heures ou minuit, on reste sollicité par le CHU, la police pour quelqu'un qui sort de l'hôpital par exemple, un mineur isolé à Ouistreham ou une femme victime de violences conjugales, présente Jean-Charles. On se déplace et on cherche des solutions d'accompagnement pour le lendemain."
"Une politique qui pose question"
Au-delà du manque de moyens, l'éducateur voit aussi une remise en cause de "l'inconditionnalité que l'on prône depuis des années. Ici, nous avons des personnes qui relèvent du droit commun, d'autres du droit d'asile, d'autres qui sont déboutées… Tout cela est révélateur d'une politique migratoire qui pose question."
Du côté des services de l'État, on préfère parler de "réorganisation" que de fermeture. Une réorganisation liée à une baisse des budgets effective partout en France mais aussi à une évolution des publics accueillis, dans lesquels on retrouve notamment de plus en plus de demandeurs d'asile qu'il convient d'aiguiller vers les structures adaptées.
A LIRE AUSSI.
Protection de l'enfance: des familles d'accueil très recherchées
A Paris, un havre accueille les femmes à la rue à la sortie de la maternité
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
En fait, le centre d'hébergement d'urgence de la Charité est très sale, insalubre, infesté de punaises et de parasites et présente un risque d'incendie. Les gens qui ont besoin de se réfugier sont encore plus dégrades...
Peut-être une gestion compétente et professionnelle est la solution.
La place des migrants est dans leur pays d'origine. Le rôle de l'état est de les y reconduire, pas d'importer ici les problèmes qu'on a pas su résoudre ailleurs.