Les menaces, qui remontent à "fin mars", ont été délivrées "à distance" par "textos et appels", a précisé à l'AFP une source proche de l'enquête. Il est en garde à vue pour "menaces de mort par conjoint", a ajouté le parquet de Bobigny, confirmant une information du Parisien.
C'est son ex-compagne, avec qui il a un fils, qui a déposé plainte, selon la source proche de l'enquête. Les menaces ont été jugées "suffisamment précises" pour conduire à son interpellation et son placement en garde à vue mardi matin au commissariat de Saint-Denis, a expliqué cette source.
Jawad Bendaoud, 31 ans, a été relaxé en février par le tribunal correctionnel de Paris pour "recel de malfaiteurs terroristes". Il sera rejugé à partir du 21 novembre: le parquet, qui avait requis quatre ans de prison ferme à son encontre, a fait appel.
Depuis sa sortie de prison, le jeune homme, qui poste régulièrement photos et vidéos sur les réseaux sociaux, a donné plusieurs interviews. Début mars, il confiait à BFMTV que, pensant "être condamné à 80%", il ne s'était "pas du tout préparé" à sortir de détention, où il a passé 27 mois à l'isolement. Dans Libération, le 12 avril, il estimait sa vie "foutue".
Jawad Bendaoud a un lourd passé de délinquant multirécidiviste. Il a notamment été condamné en 2008 à huit ans de prison pour une rixe dans laquelle son meilleur ami a été tué et pour détention de stupéfiants.
"Plus rien d'illégal"
Son procès à Paris avait été marqué par ses déclarations fantasques et autres coups d'éclat. Il comparaissait pour avoir mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud et de son complice, Chakib Akrouh, un squat où ils s'étaient repliés à Saint-Denis, le 17 novembre 2015, quatre jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, qui ont fait 130 morts.
Les deux jihadistes étaient morts le 18 novembre dans l'assaut mené par les policiers du Raid. Jawad Bendaoud avait accédé subitement à la célébrité pendant l'assaut: A l'AFP et BFMTV, ce jour-là, il avait expliqué que l'assaut en cours avait lieu dans un squat de Saint-Denis lui appartenant, avant d'être emmené par les policiers. "Jawad", comme l'ont dès lors appelé les Français, était devenu la risée d'un pays traumatisé.
Après sa sortie de prison, son avocat Xavier Nogueras s'était interrogé sur les capacités de son client à "résister" à la "pression médiatique".
"L'isolement l'a massacré", avait dit Me Nogueras dans Libération le 12 avril. "Jawad n'a pas l'autodéfense culturelle pour résister longtemps aux démons de la rue. Je le pousse à faire un dossier de RSA, mais il angoisse".
Au procès, lors d'une de ses sorties qui ont fait les délices des réseaux sociaux, le jeune homme s'était inquiété pour son avenir: "Je suis fini. (...) Qui va m'embaucher dehors ? J'avais un projet de point de vente de cocaïne. Qui va s'associer avec moi ?"
Il était ensuite revenu sur ces propos, promettant au tribunal: "Si je sors de prison, je fais plus rien d'illégal", et expliquant même qu'il voulait monter une chaîne de restaurants. "Il ne veut plus jamais, jamais, avoir affaire à la justice", avait dit à l'époque son avocat.
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