Alek Minassian, 25 ans, n'était pas connu des services de police, a souligné le chef de police de Toronto Mark Saunders.
Il n'était pas non plus fiché par les services de renseignement ce qui permet, à priori selon le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, d'écarter la piste d'un acte de terrorisme comme cela a pu être le cas dans le même type d'attaque à la voiture-bélier comme à Londres ou à Nice.
"Les informations disponibles à ce stade indiquent que cet événement ne semble aucunement lié à la sécurité nationale", a assuré Ralph Goodale.
Après son interrogatoire par les enquêteurs, l'individu devait comparaître mardi à 10h00 locales (14H00 GMT) au tribunal de Toronto, a annoncé la police qui doit déposer plusieurs chefs d'accusation conformément à la procédure.
L'homme est présenté comme renfermé et avec des difficultés de communication par quelques personnes qui fréquentent le même établissement d'enseignement professionnel de la métropole de l'Ontario (centre).
Habitant à Richmond Hill, en grande banlieue nord de Toronto, Alek Minassian était depuis 2011 étudiant au College Seneca, selon son profil sur le réseau social LinkedIn.
"Socialement mal à l'aise", souffrant de trouble obsessionnel compulsif (TOC) en se frottant la tête ou les mains, Alek Minassian se tenait la plupart du temps en retrait dans les groupes d'étudiants ou restait seul à la cafeteria de l'école, selon les témoignages recueillis par des médias de Toronto auprès de personnes ayant assisté aux mêmes cours.
Ari Blaff, l'un de ces étudiants, a raconté à la télévision CBC que le comportement d'Alek Minassian "était généralement assez étrange (...) mais n'a jamais été remarqué pour quelque chose de violent", simplement "peut être en mettant les gens mal à l'aise".
'Tue-moi'
De bonne corpulence et le haut du crâne déjà dégarni, Alek Minassian a défié le policier au moment de son interpellation. Brandissant un objet dans la main gauche, debout près de la camionnette avec l'avant de la carrosserie enfoncé par sa course folle, le chauffeur aurait crié "tue-moi" au policier qui le mettait en joue à cinq mètres de lui, selon une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Selon le chef de la police, Alek Minassian n'était pas armé. Avec un calme absolu, le policier avance prudemment vers le chauffeur qui s'agenouille sur le trottoir avant d'âtre menotté dans le dos puis emmené par les forces de l'ordre.
Pendant près de 30 minutes, la panique a régné sur près d'un kilomètre, le temps écoulé entre le moment où la fourgonnette a soudainement quitté la rue Yonge pour emprunter un trottoir de cette artère commerçante au coeur de la capitale financière canadienne, et l'interpellation du chauffeur.
"Cet acte semble clairement délibéré", a assuré le chef de la police en reconstituant le parcours meurtrier du véhicule-bélier, tantôt sur les trottoirs, tantôt sur la rue roulant même à contresens de la circulation.
Mardi matin, la police poursuivait son long travail d'enquête et d'identification des victimes parmi lesquelles deux Sud-Coréens. Une employée d'Invesco Canada est morte pratiquement au bas de son bureau, la société d'investissement étant basée sur la rue Yonge.
Spontanément, les habitants de Toronto ont rendu hommage aux victimes en accrochant des messages aux murs des bâtiments ou en laissant des bouquets de fleurs sur les trottoirs.
"Les Canadiens sont choqués et attristés par cette attaque insensée", a déclaré mardi le Premier ministre Justin Trudeau, en attendant les conclusions de l'enquête pour comprendre les motivations du conducteur de la camionnette.
"Nous ne devons pas vivre dans la peur et l'inquiétude (...) et nous devons rester un pays ouvert et libre et à l'aise dans nos valeurs et nous allons continuer à l'être", a-t-il assuré.
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