Dans cette compétition prévue le 12 mai, ils ont aussi face à eux Chaker Mohammad Sabbar, qui leur a succédé en équipe nationale et est aujourd'hui candidat dans la province d'Al-Anbar (ouest).
Et le football n'est pas le seul sport représenté dans ce scrutin.
Le président de la Fédération irakienne d'haltérophilie, Taleb Faysal, concourt pour la liste "Etat de droit" emmenée par l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki. L'ex-nageur international, Sarmad Abdelilah, a rejoint celle de l'"Alliance de la victoire" de l'actuel Premier ministre Haider al-Abadi.
Toutes ces figures sportives arrivent avec un atout de taille dans un pays où depuis des années des manifestants dénoncent la gabegie de l'Etat et la corruption des hommes politiques.
"Ils ont des fans"
"Ils ont déjà des fans" en raison de leurs exploits sportifs, assure Hussein Hassan, 45 ans, électeur à Bagdad. "C'est maintenant au tour de ces vedettes de se mettre au service du peuple" et, de toute façon, "on leur fait plus confiance qu'aux politiciens qui n'ont apporté aucun changement".
Un argument qu'Ahmed Radhi, auteur de l'unique but de l'Irak dans une Coupe du monde, semble avoir bien entendu.
"Les Irakiens ont besoin de quelqu'un qui leur montre qu'il s'occupe de leurs intérêts et veut leur garantir une vie décente", assure ce candidat de la liste "Alliance nationale".
Celle-ci, emmenée par le vice-président chiite Iyad Allaoui -qui se présente en laïc- et le président sunnite du Parlement Salim al-Joubouri, "rassemble toutes les communautés et les confessions", explique l'ancien international de 54 ans.
C'est la raison principale pour laquelle il l'a choisie. "Une liste libérale qui transcende le confessionnalisme, c'est ce que veulent les gens aujourd'hui", explique-t-il.
Basil Gorgis, 57 ans, lui, se présente sur la liste "Abna al-Rafideyn", regroupant chrétiens chaldéens, assyriens et syriaques, une minorité dont le nombre est passé en 15 ans d'un million à moins de 300.000.
Cet ancien joueur aujourd'hui administrateur de l'équipe nationale se présente à Erbil, la capitale du Kurdistan, pour "défendre les intérêts des chrétiens qui jusqu'ici n'ont pas eu de lois ou de textes protégeant leurs intérêts et biens".
Protéger les intérêts de sa communauté minoritaire, c'est aussi le but de Chaker Mohammad Sabbar, un sunnite.
Cet Irakien de 50 ans qui a joué en équipe nationale et occupé tous les postes à l'exception de celui de gardien, dans différents clubs, est numéro 10 sur la liste "Tamaddoun" qui prône un Etat non confessionnel.
Contre l'avis de ses proches, "qui lui disaient que ça ne servait à rien car aucun changement n'est possible", il a décidé de se lancer dans la bataille électorale à Ramadi.
Fief sunnite, ce chef-lieu d'Al-Anbar d'où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a été chassé en 2016 "a traversé de dures épreuves, et les gens ont énormément souffert", dit M. Sabbar. "Il est temps que leurs intérêts soient défendus comme ceux des autres Irakiens".
"Avenir meilleur pour le sport"
L'ancien international irakien Hassan Farhan, également diplômé en sciences politiques et militaires, se présente à Bagdad sur une nouvelle liste du "Parti Civil", une coalition de technocrates laïques.
Si ce retraité du foot de 65 ans a décidé de mettre sa célébrité au service de la politique, c'est parce que, dit-il, "les gens font maintenant plus confiance aux sportifs qu'aux politiciens qui ont affaibli l'Etat".
Et si tous disent agir dans l'intérêt des électeurs, pour certains athlètes, entrer au Parlement est aussi une façon de redorer le blason du sport dans un pays meurtri par les conflits et aux infrastructures vétustes, longtemps mis au ban des instances mondiales.
Pour M. Abdelilah, actuellement patron de la Fédération irakienne de natation et membre du Comité national olympique, maintenant que "l'Irak a fini avec l'époque du terrorisme et de l'EI", "il faut réfléchir à construire un avenir meilleur pour le sport".
"Jusqu'ici, il n'y avait pas d'athlètes au Parlement et donc il n'y a ni loi ni institution pour encadrer le sport irakien", assure-t-il.
Mais la célébrité ne fait pas tout dans un scrutin où, selon les mots d'Imane Kazem, électrice de Bagdad, "on ne fait confiance à aucun des candidats, car on sait qu'ils ne penseront qu'à eux une fois au Parlement".
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