Le Français, qui a tout fait pour nouer une relation étroite avec un dirigeant dont la vision du monde lui est pourtant diamétralement opposée, cherchera à l'infléchir sur plusieurs dossiers.
Mardi matin à la Maison Blanche les deux hommes auront un entretien d'une demi-heure en tête-à-tête --la maîtrise de l'anglais de M. Macron est un atout majeur-- puis élargi pendant une heure à leurs proches collaborateurs.
Ce devrait être le moment-clé de cette visite d'Etat, la première d'un dirigeant étranger sous l'ère Trump.
Lundi, au cours de leur dîner privé, les deux hommes ont parlé de la situation économique américaine, "les sondages du président Trump et la préparation des élections des mid terms" au mois de novembre, a indiqué l'Elysée. Autres points abordés, la régulation de l'internet et la lutte contre la radicalisation ainsi que la lutte contre le terrorisme.
Mais ils ont aussi évoqué des points de friction comme les taxes douanières que Donald Trump veut imposer à ses partenaires sur l'acier et l'aluminium.
"Sur le commerce, la Syrie et la lutte contre le terrorisme, ils ont une volonté de bâtir un agenda commun", a assuré l'Elysée lundi soir, soulignant à nouveau "l'ambiance très amicale et personnelle" de leurs premiers échanges.
Rien n'a en revanche été dit sur le sujet le plus brûlant, dont l'échéance tombe dans trois semaines: le devenir de l'accord sur le nucléaire iranien que le président américain veut rompre, s'il n'est pas durci contre Téhéran et ses ingérences dans la région.
Ce que redoutent la France et toutes les autres grandes puissances signataires de ce traité par lequel l'Iran a renoncé à l'arme atomique.
Ces deux derniers jours, la Russie, la Chine et la Grande-Bretagne ont plaidé pour son maintien. Des appuis de poids pour Emmanuel Macron qui tentera de convaincre son homologue américain. "Il n'y a pas de plan B" pour empêcher l'Iran de fabriquer la bombe, a-t-il répété dimanche.
Peu optimiste, l'Elysée estime que "les signaux ne sont pas encourageants" puisque Donald Trump a publiquement promis à son électorat de "déchirer" l'accord. Il ne faut pas espérer en deux jours "une percée diplomatique", selon Paris, qui veut proposer un texte de compromis. Il y a urgence: c'est le 12 mai, date échéance pour l'accord, que Donald Trump tranchera.
Fastes
Sur les menaces de taxes douanières sur l'acier et l'aluminium, la France semble moins inquiète. Verdict le 1er mai, date de la fin de l'exemption provisoire dont bénéficie l'UE pour l'instant. Paris espère bien que l'exemption deviendra permanente. "On ne fait pas de guerre commerciale avec ses alliés", a fait valoir le président français dimanche.
La journée de mardi sera diplomatiquement chargée: après les entretiens à la Maison Blanche et une conférence de presse commune, le Français ira déjeuner avec le vice-président Mike Pence et John Sullivan, le patron par intérim de la diplomatie américaine, puis assistera à une cérémonie au cimetière militaire d'Arlington.
Le soir un fastueux dîner d'Etat en l'honneur des Macron réunira de nombreux invités à la Maison Blanche, décorée pour l'occasion d'une forêt de branches de cerisier en fleur. Le menu gastronomique, la somptueuse vaisselle, tout a été largement médiatisé.
En rentrant de Mount Vernon le président français a parlé au Premier ministre canadien Justin Trudeau sur l'attaque de Toronto "afin de lui faire part de la solidarité de la France et d'échanger sur les premiers éléments de l'enquête".
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