C'est la nouvelle arme du dispositif de vidéosurveillance géré par la police municipale à Caen (Calvados). Depuis le mardi 3 avril 2018, une caméra mobile est déployable là où ses 49 consœurs ne peuvent porter leur regard. "Pour nous, c'est un outil complémentaire très précieux, estime Robert La Rocca, le directeur de la police municipale. Comme pour les autres, elle fait l'objet d'une autorisation d'exploitation en préfecture dès lors qu'on décide de l'utiliser, l'État devant impérativement savoir quelles sont les zones vidéo-protégées, et il nous faut aussi un peu de temps pour l'installer". Elle n'a donc pas pour fonction de répondre au pied levé aux besoins d'une enquête, mais plutôt pour surveiller une suspicion de délits réguliers à un endroit précis.
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229 flagrants délits
Depuis deux ans qu'il est opérationnel, le dispositif de caméras à Caen a donné satisfaction aux autorités. "Nous pouvons intervenir sur des délits que nous ne percevions pas auparavant", explique Philippe Lailler, maire-adjoint à Caen en charge de la sécurité des personnes et des biens.
À chaque fois le processus enclenché est le même : dans la salle dédiée au visionnage installée dans les locaux de la police municipale à quelques pas de l'hôtel de ville, des agents distinguent un comportement suspect. Une personne au commandement averti alors des policiers sur le terrain qui se rendent immédiatement sur place, et procèdent s'il en est besoin, à une interpellation.
Pour la première année civile complète d'exercice, 229 situations de flagrants délits ont ainsi été enregistrées en 2017. Des vols et des affaires de produits stupéfiants concernaient les deux tiers des méfaits ainsi observés, le reste étant lié à des graffitis, des violences ou des infractions.
Des images précieuses pour l'enquête
"C'est très utile pour les vols de téléphones portables par exemple, car auparavant, on arrivait difficilement à mettre la main sur les coupables. Là, on peut agir tout de suite", se félicite Philippe Lailler.
Ces 229 interventions provoquées par les caméras ont été suivies de 131 extractions d'images pour servir les besoins de l'enquête. Les vidéos tournées deviennent rapidement des preuves à charge contre les fautifs.
Une ligne directe existe entre le centre de visionnage et l'officier de police judiciaire de la police nationale, les agents municipaux n'ayant pas de pouvoirs d'enquête. C'est lui qui vient directement au centre de supervision et de commandement extraire les images dont il a besoin.
"Les caméras sont signalées à l'entrée de la ville et sont bien visibles, mais certains les oublient", s'amuse Philippe Lailler, convaincu de l'utilité du dispositif. En cas de nouveau mandat de l'équipe municipale actuelle à l'horizon 2020-2021, il aimerait bien l'étendre à une centaine de caméras. Le Parc-expo ou le parcours habituel des manifestations pourraient alors être ciblés. "Elles sont très utiles parce qu'elles me permettent de répartir plus efficacement les moyens humains à disposition", conclut Robert La Rocca.
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Des images des délinquants c'est bien joli mais il manque des maillons à la chaine : des condamnations ou expulsions et surtout une délinquance qui baisse (et non qui se déplace)...