C'est un nouveau rebondissement dans la lutte qui oppose la direction de l'université de Rouen (Seine-Maritime) aux professeurs et étudiants qui protestent contre les réformes du gouvernement. Le vendredi 20 avril 2018, Frédéric Neyrat, professeur de sociologie, a déposé un référé-liberté devant le tribunal administratif de Rouen pour protester contre l'interdiction d'accéder aux bâtiments. Selon la loi, le tribunal a 48h pour lui donner une réponse.
Ce sont des étudiants qui ont lancé l'alerte. Le campus de Mont-Saint-Aignan étant bloqué administrativement pour éviter d'éventuels débordements, des élèves ont voulu utiliser la bibliothèque du campus Pasteur où se situe la fac de droit, dans le centre de Rouen. Mais le jeudi 19 avril 2018, ils se sont heurtés à un service de sécurité refusant l'accès à tous les élèves inscrits dans d'autres spécialités. Frédéric Neyrat s'est déplacé pour constater les faits par lui-même avec un huissier et lui aussi s'est vu refuser l'accès au bâtiment.
"Une entrave à son contrat de travail"
Dans ses constatations, l'huissier note ce refus. Il précise que le responsable administratif de l'UFR de droit "refuse l'accès de tout étudiant étranger à la faculté de droit, même s'ils appartiennent à l'Université de Rouen". Il conclut que c'est "une entrave à son contrat de travail et à ses missions universitaires". Frédéric Neyrat explique justement qu'il a besoin de travailler "pour préparer un colloque dans quelques semaines" et qu'une des étudiantes qui l'accompagne "travaille sur le mémoire qu'elle doit bientôt rendre".
• À lire aussi : Université de Rouen fermée : incompréhension des étudiants et professeurs
Les constations de l'huissier qui s'est rendu sur place (1/3).
Les constations de l'huissier qui s'est rendu sur place (2/3).
Les constations de l'huissier qui s'est rendu sur place (3/3).
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au vu de la vidéo ce professeur était loin d'être seul. On comprend les responsables de la fac de droit de prendre des précautions. je voudrais savoir pourquoi ce professeur n'a pas fait venir d'huissier ni intenté un recours en référé contre les bloqueurs de Mont Saint Aignan ? pourrait il me l'expliquer à moi la béotienne qui cherche une logique ?
Je ne suis pas le professeur en question, mais je peux quand même l'expliquer.
Le référé-liberté est une procédure de droit administratif. Il ne peut donc être lancé qu'à l'encontre d'une administration.
De plus, le blocage ne relève pas tant du judiciaire que de l'exécutif, il appartient au préfet de s'en saisir et de prendre les mesures qu'il estime nécessaire pour l'empêcher (souvent l'envoi de CRS), ce serait une fois les bloqueurs interpellés qu'une action en justice serait envisageable, et toujours pas devant une juridiction administrative, mais une juridiction pénale.
Ca, c'est d'un point de vue juridique, mais au-delà de ça, selon ma subjectivité, les blocages et autres mouvements sociaux sont une très bonne chose, et on devrait plus chercher à y mettre fin par une victoire contre la loi ORE que par la répression.
je doute qu'on vous l'explique Isabelle, c'est juste un petit coup médiatique d'un professeur de sociologie qui ferait mieux d'étudier les candidatures à l'inscription dans son département...