Le chef de l'Etat français rencontre la chancelière allemande pour une brève visite en milieu de journée, avec des déclarations à la presse vers 11H00 GMT avant leurs discussions et a priori sans questions des journalistes.
L'entrevue, qui clôt une semaine où M. Macron s'est efforcé de revitaliser son dessein - avec notamment un discours au Parlement européen et une "consultation citoyenne" en France - aura lieu sur le site du chantier de reconstruction d'un château au coeur historique de la capitale allemande.
Un chantier comme symbole de l'état des discussions franco-allemandes sur le sujet?
Angela Merkel a dit prudemment vouloir à cette occasion poser "une pierre" en vue "de bâtir une position commune".
Blocage
Près d'un an après son élection, le président français doit en effet affronter de forts vents contraires en Allemagne alors que les deux pays se sont en principe donnés pour objectif d'accoucher de propositions communes en juin.
"Merkel bloque Macron", estime le quotidien Handelsblatt. Le chef de l'Etat avait à l'origine espéré que les réformes économiques en France pourraient amadouer la position allemande.
Aujourd'hui il "doit avoir le sentiment d'être comme un prétendant qui tente sans cesse de séduire sa promise en chantant à son balcon, mais qui doit se contenter en retour de roses en plastique et de platitudes", ajoute-t-il.
Devant la Parlement européen, M. Macron a jugé la réforme de la zone euro "indispensable avant la fin de cette mandature" pour "avancer par étape sur l'union bancaire et la mise en place d'une capacité budgétaire favorisant la stabilité et la convergence dans la zone euro".
Paris voit dans ce budget un moyen de soutenir l'investissement mais se heurte aux objections croissantes de Berlin.
"Je ne pense pas que cela soit une bonne idée", a dit cette semaine la numéro deux du parti démocrate-chrétien d'Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer.
La chancelière est sous pression de ses parlementaires conservateurs, qui redoutent d'avoir à payer pour les autres pays.
Elle a aussi marqué cette semaine sa différence en soulignant que les réformes en Europe ne portaient pas seulement, "loin s'en faut", sur la zone euro. "L'Allemagne va apporter ses propres contributions" dans le débat, a-t-elle dit, insistant sur le renforcement de la compétitivité économique ou un droit d'asile européen.
Opposition Nord-Sud
Paris a longtemps compté au sein de la nouvelle coalition gouvernementale allemande sur le soutien des sociaux-démocrates allemands, traditionnellement europhiles.
Mais le plus enthousiaste d'entre eux, l'ancien président du SPD Martin Schulz, a entretemps démissionné. Le nouveau ministre social-démocrate des Finances, Olaf Scholz, l'est beaucoup moins.
"Le président français sait bien que toutes ses propositions ne pourront être réalisées, nous examinons à présent ce qui est possible, sans en demander trop aux différents Etats", vient-il de dire au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Sur le projet toujours inachevé de l'Union bancaire, qui doit en principe introduire un système commun et solidaire de gestion des faillites des banques et de garantie des dépôts suite à la crise de la zone euro, les divergences entre Paris et Berlin persistent.
"Il ne faut pas que l'épargnant allemand se retrouve garant des banques grecques et italiennes", a averti mercredi un des experts du dossier au sein du parti d'Angela Merkel, Eckhardt Rehberg.
L'Allemagne peut compter sur ce dossier sur le soutien des pays du Nord de l'Europe qui ont récemment publié une déclaration commune pour prendre leurs distances avec les propositions françaises en zone euro.
De son côté, la France semble chercher l'appui des pays du Sud. Elle vient d'inviter Madrid et Rome à se joindre au projet de réforme.
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