"Ce n'était vraiment pas le but". À Rouen (Seine-Maritime), étudiants et professeurs mobilisés le répètent mercredi 18 avril 2018, le mouvement qu'ils mènent depuis plusieurs semaines n'a pas pour objectif d'empêcher les étudiants de réviser et de passer leurs partiels. Mais face au "risque accru de débordements", le président de l'université, Joël Alexandre, a acté la fermeture administrative du campus de Mont-Saint-Aignan pour quatre jours.
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Mickaël Schmitt, étudiant en psychologie, a pu rencontrer le président de l'université et en savoir plus sur la décision prise : "Il m'a dit qu'il avait retrouvé des barres de fer et des taissons de bouteilles dans un sac et qu'il craignait pour nous." Lundi, un groupe d'une "quinzaine de personnes est venu pour tenter de 'débloquer' l'université. Ils étaient à majorité d'extrême droite."
Le campus de Mont-Saint-Aignan est donc fermé au moins jusqu'au lundi 23 avril.
Une décision qui surprend Deborah Cohen, maître de conférences à l'université : "On avait la chance de pouvoir discuter avec notre président. Mais là, il a pris une décision très brutale qui nous a vraiment surpris."
Comme plusieurs professeurs, elle s'interroge sur la prise de décision : "Tous les présidents d'université commencent à vraiment parler de soi-disant 'débordements du mouvement', on a l'impression que c'est coordonné."
"Pas du tout le but"
Une décision qui va à l'encontre de ce que voulaient les personnes mobilisées. "Si nous occupons certains bâtiments pour faire une université libre, ce n'est pas pour que l'université entière soit stoppée", rappelle Mickaël Schmitt. "Ce n'était pas du tout le but, poursuit-il. Surtout qu'on avait prévu des sessions de révisions pour que les étudiants, malgré notre action, puissent passer leurs partiels."
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"Les étudiants mobilisés sont conscients qu'il y a les examens et les concours qui arrivent, ajoute Deborah Cohen. Mais le président a pris la décision de fermer la bibliothèque donc tous ceux qui préparent ces concours et examens sont vraiment en galère."
Partiels annulés ?
Du côté des étudiants non mobilisés, notamment en Staps, la colère se fait entendre sur les réseaux sociaux. "Dans les UFR [Unité de formation et de recherche N.D.L.R.] où nous n'étions pas encore allés et où nous projetions d'expliquer le mouvement aux étudiants, les réactions sont vives parce que ces personnes ne comprennent pas pourquoi elles sont bloquées, constate Mickaël Schmitt. En plus, ce sont des bâtiments auxquels on n'a jamais touché."
Plusieurs professeurs réfléchissent à ne pas faire passer les partiels pour ne pas pénaliser les étudiants, "ce qui ne veut pas dire ne pas les évaluer puisqu'on a eu 13 semaines de cours donc on a les notes du contrôle continu".
Une grande mobilisation est prévue jeudi 19 avril avec étudiants, cheminots, fonctionnaires et retraités. À Rouen, le rassemblement est prévu à 10 h 30 cours Clemenceau.
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