Les prévisions de la SNCF annonçaient un TGV sur trois mercredi, ainsi que deux TER et Transiliens sur cinq. Un train Intercités sur quatre devait circuler, ainsi que trois trains sur quatre à l'international. Un trafic malgré tout "en augmentation par rapport au début de la grève", a commenté Alain Krakovitch, directeur général SNCF Transilien.
De fait, la SNCF a comptabilisé un taux de 19,8% de grévistes au total mercredi, avec parmi les personnels indispensables à la circulation des trains 60% des conducteurs en grève, 51% des contrôleurs et 23% des aiguilleurs. Des chiffres en baisse par rapport au début du mouvement.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a reconnu mercredi, dans Les Echos, "une petite baisse" qu'il a attribuée à "la période des vacances scolaires". Mais selon lui, les cheminots en assemblée générale "sont ultra majoritaires pour continuer".
Ils protestent notamment contre la fin du recrutement au statut pour les futurs embauchés à la SNCF, qui interviendra à partir du 1er janvier 2020, a annoncé Matignon mercredi. Cette date "correspond notamment au début de la reprise de la dette de la SNCF et la transformation du statut de l'entreprise", a-t-on justifié de même source.
Ce quatrième épisode de deux jours de grève sur cinq, à l'appel des syndicats CGT, Unsa et CFDT - SUD-Rail appelant lui à une grève illimitée - s'achèvera vendredi à 07H55.
A Lyon Part-Dieu, la dizaine de gilets rouges aux entrées était très sollicitée mercredi matin. "Les deux premiers jours de grève, c'était le plus dur", relativise Abdelafid Benghalia, venu de Villefranche-sur-Saône. "Là c'est plus facile" car "c'est les vacances. Je suis même arrivé assis ce matin", se félicite-t-il.
A Marseille, la majorité des voyageurs présents en gare avaient un train, les autres ayant anticipé. Même constat à Rennes, où les rares voyageurs présents devaient cependant attendre trois heures pour prendre un TGV pour Paris.
Mardi, le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire" a été très largement adopté en première lecture par les députés, avec 454 voix pour, 80 contre et 29 abstentions. Une majorité "allant bien au-delà de la majorité gouvernementale", a salué la ministre des Transports Élisabeth Borne.
"Nouvelle provocation"
Les syndicats avaient, eux, dénoncé par avance un passage "en force" du gouvernement. La ministre du Travail Muriel Pénicaud les a invités mercredi à tenir compte d'"un appel de la démocratie".
Ce projet de loi, que le gouvernement espère voir "voté au plus tard début juillet", comporte notamment la transformation de la SNCF en "société nationale à capitaux publics", le calendrier de l'ouverture à la concurrence, et certaines garanties pour les cheminots qui seront transférés vers une autre entreprise ferroviaire concurrente (le "sac à dos social").
Ces garanties seront complétées d'ici le passage au Sénat fin mai, en fonction des concertations, toujours en cours jusqu'à fin avril, a assuré Mme Borne. Le sort des cheminots en cas de refus de transfert reste en suspens.
Après avoir confirmé dimanche la reprise progressive par l'État d'une partie de la dette de la SNCF, qui avoisine les cinquante milliards d'euros, le président Emmanuel Macron a réaffirmé mercredi croire "profondément" dans cette réforme, alors qu'il était interpellé par des cheminots lors d'un déplacement dans les Vosges.
Mais les syndicats n'entendent pas infléchir leur discours. L'annonce lundi par la SNCF du lancement de la filialisation de sa branche de fret ferroviaire a ajouté de l'huile sur le feu. "Une nouvelle provocation", s'est insurgée la CGT. Un "démantèlement inacceptable" pour la CFDT. Cette décision "sera combattue dans le cadre du conflit social actuel", a assuré l'Unsa.
Une mobilisation nationale et interprofessionnelle est organisée jeudi par la CGT et Solidaires dans l'espoir de former un front unique contre la politique du gouvernement. D'autres secteurs, comme celui de l'énergie ou la RATP, seront également en grève.
A LIRE AUSSI.
Réforme de la SNCF: les syndicats de cheminots prêts à une grève dure
Cheminots et fonctionnaires convergent dans la rue contre les réformes du gouvernement
Le gouvernement s'attelle à la réforme ultra sensible de la SNCF
Cheminots et fonctionnaires convergent dans la rue contre les réformes du gouvernement
Réforme de la SNCF: deux semaines pour convaincre sur fond de menace de grève
- appel des syndicats
- appel des syndicats cgt
- circulation des trains
- dette de la sncf
- Emmanuel Macron
- entreprise ferroviaire
- fret ferroviaire
- gilets rouges
- grève à la sncf
- Lyon
- majorité gouvernementale
- marseille
- Matignon
- nouveau pacte
- ouverture À la concurrence
- paris
- politique du gouvernement
- prévisions de la sncf
- projet de loi
- Rennes
- reprise de la dette
- reprise progressive
- train intercités
- vacances scolaires
- villefranche-sur-saône
- vosges
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.