La proposition sud-coréenne d'ouvrir des discussions pour déclarer officiellement la fin de la guerre de Corée (1950-53) est la dernière d'une série d'initiatives qui auraient été impensables il y a encore quelques mois. Elles soulèvent aussi l'espoir que les prochains sommets entre les deux Corées, puis entre le Nord et les Etats-Unis, débouchent sur des percées.
Autre événement choc: la visite du directeur de la CIA - et futur secrétaire d'Etat américain - Mike Pompeo à Pyongyang pour une rencontre avec M. Kim. Ce voyage, annoncé par le Washington Post, a été confirmé sur Twitter par M. Trump.
"Mike Pompeo a rencontré Kim Jong Un en Corée du Nord la semaine dernière. La rencontre s'est bien déroulée et une bonne relation s'est établie", a déclaré M. Trump. "La dénucléarisation sera un grand événement pour le monde, mais aussi pour la Corée du Nord".
Le troisième sommet intercoréen depuis la fin de la guerre, prévu le 27 avril, pourrait être l'occasion d'aborder la question d'une déclaration officielle pour clore le conflit sur la péninsule.
"Nous examinons la possibilité de remplacer le régime de l'armistice sur la péninsule coréenne par un régime de paix", a déclaré à la presse un haut responsable de la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne. "Mais ce n'est pas quelque chose que nous pouvons faire seuls. Il faut des discussions serrées avec les parties pertinentes, dont la Corée du Nord".
M. Trump a déclaré mardi que le sommet entre Kim Jong Un et le président sud-coréen Mon Jae-in pourrait servir, avec sa "bénédiction", à discuter d'un traité de paix.
"Ma bénédiction"
La guerre s'était achevée sur un simple armistice, si bien que les deux parties sont toujours techniquement en conflit. La Zone démilitarisée qui divise la péninsule est hérissée de mines et de fortifications.
"Ils ont ma bénédiction pour discuter de la fin de la guerre. Les gens ne réalisent pas que la guerre de Corée n'est pas terminée", a expliqué M. Trump.
"La question du traité de paix est un problème très difficile", a commenté Koo Kab-woo, professeur à l'Université des études nord-coréennes.
Pyongyang et Séoul revendiquent tout deux la souveraineté sur la péninsule toute entière. Un traité pourrait vouloir dire que les deux Corées se reconnaissent l'une l'autre.
Le Nord demanderait probablement le retrait des soldats américains déployés sur la péninsule. Le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale, Chung Eui-yong, a lui déclaré mercredi que Séoul et Washington voulaient que Pyongyang renonce à ses ambitions atomiques.
"L'heure de parler"
Les moments clé du sommet intercoréen, dont la première poignée de main entre MM. Kim et Moon, seront diffusés en direct à la télévision, a annoncé Séoul après une réunion de travail entre les deux parties mercredi.
Ce rendez-vous sera suivi d'un tête à tête historique entre MM. Kim et Trump.
Dans sa luxueuse propriété de Mar-a-Lago en Floride, le président américain a abordé les préparatifs en cours avec un certain optimisme: "Ils nous respectent. Nous les respectons. L'heure est venue de parler, de résoudre les problèmes". "Il y a une véritable chance de résoudre un problème mondial", a-t-il lancé.
Il a parlé de "cinq lieux" possibles pour ce sommet, qui aura lieu début juin "si tout se passe bien".
Panmunjom, village situé dans la Zone démilitarisée, fait partie des hypothèses régulièrement évoquées, de même que la Corée du Sud ou la Corée du Nord et la Chine.
Pékin est le principal allié de Pyongyang, mais leurs relations s'étaient rafraîchies avec la multiplication des tirs de missiles balistiques et les essais nucléaires du Nord, Pékin soutenant les sanctions de l'ONU.
Comme on l'interrogeait sur une visite à Pyongyang de Mike Pompeo, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a "salué des contacts directs et le dialogue" entre le Nord et les Etats-Unis.
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