Trois mois après l'abandon du projet d'aéroport, cette réunion, qui doit débuter à 14H30 en préfecture, vise à permettre de trouver une issue au conflit, au dixième jour d'opérations de gendarmerie sur le site de 1.650 hectares, marquées par des heurts entre opposants et forces de l'ordre.
En invitant les zadistes à reprendre le dialogue, interrompu le 9 avril par les opérations d'expulsions et la destruction de 29 squats en quatre jours, la préfète de région, Nicole Klein, veut leur offrir "une porte de sortie" et tâcher d'éviter une évacuation de plus grande ampleur.
Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, l'avait affirmé dimanche soir: à l'issue du nouveau délai de régularisation, fixé au 23 avril, si les occupants illégaux n'ont pas déclaré leurs projets agricoles, "tout ce qui doit être évacué sera évacué".
Ils doivent "donner leurs noms", a insisté la préfète auprès de l'AFP. "S'ils ne répondent pas a minima à cette demande, le président de la République a été très clair, il y aura de nouveau des expulsions".
A l'heure actuelle, "les seuls qui sont en situation régulière sont les quatre agriculteurs historiques qui ont demandé la rétrocession de leurs terres et ceux qui ont une convention d'occupation temporaire qui souvent exploitent les terres sans habiter là", avait détaillé Mme Klein mardi.
Calme précaire sur le terrain
La déclaration d'intention que doivent remplir les zadistes souhaitant "entrer dans les règles" comporte leurs noms et les grandes lignes de leur projet agricole ou para-agricole. Sans valeur juridique, elle est un préalable à la signature ou non de baux agricoles précaires.
La représentante de l'Etat n'avait reçu avant la réunion que quelques "formulaires fantaisistes, de gens venant d'ailleurs", a-t-elle indiqué à l'AFP.
Les zadistes, qui déplorent "l'ultimatum du 23", sorte de "couperet" et de "chantage à la terreur", jugent le format de cette déclaration d'intention "trop individuel". "Il faut de la part de l'Etat une ouverture à des projets qui ne soient pas purement agricoles et qu'il y ait une possibilité, dans la manière dont seront passées les conventions, qu'il n'y ait pas de morcellement du territoire", a expliqué un occupant mardi.
"Le problème n'est pas de donner ou pas des noms mais de savoir quel cadre on trouve pour avoir une convention d'occupation précaire globale et collective", a soutenu un autre zadiste.
L'Etat ne fermera pas la porte à des coopératives ou à des GAEC (groupements agricoles d'exploitation en commun, ndlr), mais "ce ne sera pas le Larzac, ça a été dit et redit", a réitéré la préfète.
Nicolas Hulot doit également rencontrer les représentants du monde agricole du département et des élus locaux. Un point-presse, initialement prévu à 16H30, se tiendra à 17H30.
Sur le site, un calme précaire régnait depuis mardi matin. Les forces de l'ordre poursuivaient les opérations de déblaiement sur les deux axes routiers traversant la ZAD, notamment des barricades érigées comme chaque nuit par les zadistes, sans donner lieu à des affrontements, selon une source proche du dossier.
Depuis le début des opérations, les blessés se comptent par dizaines du côté des gendarmes et des opposants.
Plusieurs personnes ont été condamnées pour des violences sur les forces de l'ordre à Notre-Dame-des-Landes et lors d'une manifestation samedi à Nantes. Un ressortissant belge a écopé de huit mois de prison ferme mardi.
Les procureurs de Nantes et Saint-Nazaire ont demandé que des officiers de police judiciaire constatent par procès-verbal "les travaux illicites de construction sur chacune des parcelles ayant fait l'objet d'une expulsion" et veillent à leur "démontage immédiat".
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