"Le mouvement (d'occupation) a décidé hier (lundi) de répondre à la proposition de la préfète" d'un rendez-vous en préfecture d'ici la fin de la semaine, ont déclaré à l'AFP plusieurs occupants de la ZAD mardi matin, alors que les autorités ont laissé jusqu'au 23 avril aux zadistes pour régulariser leur situation.
La préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, avait indiqué à l'AFP avoir écrit à la délégation du mouvement anti-aéroport, qu'elle avait déjà reçue fin février, pour leur demander de "venir (la) voir" dans la semaine et ainsi montrer des "signes de bonne volonté de rentrer dans les règles de droit".
"Nous répondons à cette invitation, mais en posant clairement que cet ultimatum du 23, qui est un temps très très court, ce ne sont pas du tout des conditions pour un véritable dialogue. Cela ressemble plus à un couperet", a estimé une occupante, utilisant le prénom générique "Camille".
"C'est une sorte de chantage à la terreur. Il faut qu'on se donne plus de temps dans les négociations", a renchéri un autre occupant.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron avait affirmé dimanche soir qu'"à l'issue" du délai du 23 avril, si les zadistes n'avaient pas déclaré leurs projets agricoles, "tout ce qui doit être évacué sera évacué".
"Le temps est compté", avait abondé la préfète de région, qui a proposé vendredi aux occupants illégaux de remplir un formulaire de régularisation. Cette déclaration d'intention doit comporter l'identité du porteur de projet, une adresse, un numéro de téléphone, d'éventuels diplômes ou expériences professionnelles, ainsi qu'une présentation succincte du projet et des parcelles concernées.
"Ouverture"
Aucun occupant de la ZAD n'avait "pour l'instant" rempli ce formulaire de la préfecture, "de la même manière que personne n'avait souhaité signer des conventions individuelles" pour des baux agricoles temporaires avant l'opération d'expulsions sur la ZAD, a souligné un occupant.
"Ce qu'on nous propose, c'est un format qu'on juge trop individuel. Il faut de la part de l'Etat une ouverture à des projets qui ne soient pas purement agricoles et qu'il y ait une possibilité, dans la manière dont seront passées les conventions, qu'il n'y ait pas de morcellement du territoire", a explicité cet occupant.
"Nous, on continue à défendre une vision collective, ce qui ne veut pas dire qu'on n'est pas prêts à avoir des cadres légaux, à être régularisés", a-t-il poursuivi.
Lundi, des zadistes et leurs soutiens déploraient "le climat absolument pas serein" sur le territoire de 1.650 hectares, où chaque jour les gendarmes enlèvent les barricades érigées et reconstruites par les zadistes, donnant lieu à des heurts.
Mardi matin, la situation semblait plus apaisée que les précédents jours. "La nuit a été plutôt calme", selon une source proche du dossier, selon laquelle les opérations de déblaiement sur les deux axes routiers traversant la ZAD, interdits à la circulation, se déroulaient en présence d'une "cinquantaine" d'opposants, mais "sans violences".
En l'absence d'affrontements, seuls le bruit de l'hélicoptère et d'un drone de la gendarmerie, ainsi que des engins de chantier, résonnaient sur la zone.
Sur le plan judiciaire, trois personnes ont été condamnées lundi par le tribunal correctionnel de Nantes à des peines de "5 ou 6 mois" de prison avec sursis pour "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique", lors d'une manifestation en soutien aux zadistes samedi à Nantes.
Sept autres personnes, interpellées dimanche dans la zone de Notre-Dame-des-Landes, doivent être jugées mardi après-midi en comparution immédiate devant les tribunaux de Nantes et Saint-Nazaire.
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