L'exposition printanière du musée des impressionnismes de Giverny bénéficie de nombreux prêts et permet d'établir des correspondances formelles entre les estampes japonaises et l'impressionnisme.
La vogue japonisante
Après un blocus de près de 200 ans, le Japon s'ouvre enfin à l'Occident en 1868 et les jeunes artistes français, refusant l'art académique, découvrent par les estampes japonaises une nouvelle façon de penser la peinture. Le japonisme est une mode dont s'empare l'Occident et de nombreux artistes vont collectionner les estampes.
L'exposition présente en particulier des estampes issues des collections particulières de Vallotton, Mary Cassatt, Degas, Van Gogh ou Monet, et la fameuse vague d'Hokusaï issue de la série des 36 vues du mont Fuji.
Japonisme d'emprunt
Ces artistes vont renouveler leurs sujets en puisant leur inspiration dans les estampes japonaises. C'est d'abord un japonisme d'emprunt puisque les artistes vont faire figurer dans leurs toiles des objets exotiques : kimonos, paravents, éventails. William Merritt Chase, représentant de l'impressionnisme outre-atlantique, réalise par exemple un portrait d'une jeune femme en kimono et montre ainsi son intérêt pour la culture nippone.
Les artistes vont aussi emprunter les techniques artistiques en s'essayant à l'estampe : ce sera d'ailleurs un des moyens d'expression privilégié d'Henri Rivière, alors que d'autres comme Pisarro, Bonnard et Degas peindront des éventails.
Des points de vue inédits
Au-delà des techniques et des objets cités dans les toiles, par ses aplats de couleurs et ses perspectives audacieuses, le japonisme va surtout renouveler la vision des peintres occidentaux et élargir le champ des possibles. Les points de vue sont plongeants ou la perspective est tronquée comme dans La porte entrebaillée de Vuillard ou La Jeune fille à la lampe de Maurice Denis.
Les artistes osent des sujets inédits comme le paysage de neige peint par Monet en Norvège ou des motifs purement décoratifs où la ligne d'horizon est proscrite.
L'exposition donne en particulier à voir les panneaux de marguerites de Caillebotte conçus pour décorer sa salle à manger et les fameux nymphéas de Monet, quintessence de l'impressionnisme.
Pratique. Jusqu'au 15 juillet. Musée des impressionnismes de Giverny. Jusqu'à 7 €. Tél. 02 32 51 94 65
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