Les favoris Lewis Hamilton (Mercedes), en difficulté ce week-end, et Sebastian Vettel (Ferrari), accroché par le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), ne sont en effet que quatrième et huitième.
En conséquence, Hamilton revient de dix-sept à dix points de l'Allemand aux deux premières places du classement des pilotes et Mercedes prend la tête chez les constructeurs, une petite longueur devant Ferrari.
Une troisième victoire de Vettel en autant de courses aurait donné une physionomie toute autre à la suite de la saison. En effet, depuis 1950, un pilote ayant remporté les trois premiers GP a toujours décroché le titre mondial.
Mais, pour préserver le suspense, ni la performance affichée en qualifications, ni la stratégie, ni la chance n'étaient du côté de la Scuderia dimanche.
Parti en pole position, Vettel a vu le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) le devancer à l'issue de leurs passages respectifs aux stands puis Verstappen le harponner au 43e tour.
Mercedes "limite les dégâts"
Il a de quoi nourrir des regrets car Hamilton, quatrième à la faveur de la pénalité de dix secondes imposée au Néerlandais suite à cet incident, se révélait comme la veille mal à l'aise et tendu.
Les Flèches d'argent, qui s'étaient promis de sortir "le grand jeu" sur le circuit de Shanghai, où elles détiennent le record de victoires, se sont une nouvelle fois contentées de "limiter les dégâts" suite à des qualifications décevantes.
Comme à Bahreïn le week-end dernier, Bottas est remonté de la troisième place sur la grille à la deuxième sur la ligne, devant son compatriote Kimi Räikkönen (Ferrari), et Hamilton a dû faire le dos rond.
Cette troisième manche de 2018 rappelle aussi qu'il ne faut pas enterrer trop vite la troisième force du plateau, Red Bull.
Quand son moteur Renault ne la lâche pas, comme c'est arrivé à Ricciardo en course à Bahreïn ou lors de la troisième séances d'essais libres samedi, elle sait saisir sa chance.
Ne pas enterrer Red Bull
L'écurie autrichienne a fait le meilleur choix stratégique en envoyant pour la seconde fois aux stands ses deux monoplaces, parties côte à côte en troisième ligne, à l'entrée de la voiture de sécurité, au 31e tour après un accrochage entre les deux Toro Rosso.
Alors sixième, Ricciardo a entamé une remontée grâce à des pneus plus frais et son sens inné des dépassements.
Cette sixième victoire en F1 confirme que le pilote de 28 ans est l'homme des chevauchées fantastiques: chacun de ses succès a été acquis alors qu'il ne figurait pas parmi les trois premiers sur la grille !
Décidément nerveux en ce début de saison, son jeune prodige de coéquipier, Verstappen, 20 ans, aurait pu lui aussi jouer la victoire. Las, une sortie de piste alors qu'il tentait de dépasser Hamilton, puis son accrochage avec Vettel ont eu raison de ses chances.
Aucun Français n'est entré dans les points. Esteban Ocon (Force India) est onzième et Romain Grosjean (Haas) dix-septième. Pierre Gasly (Toro Rosso), quatrième surprise du précédent GP, termine dix-huitième après avoir écopé de dix secondes de pénalité pour avoir accroché son coéquipier.
La F1 reprendra ses droits le 29 avril à Bakou (Azerbaïdjan), théâtre d'une course folle l'an dernier, avec une montée de tension en piste entre Vettel et Hamilton et une victoire de Ricciardo, revenu de la dixième place sur la grille. La partie de chamboule-tout n'est peut-être pas terminée !
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