A Nantes plus 6.700 personnes se sont retrouvées vers 17H00, selon la préfecture, pour exprimer leur soutien aux zadistes, mais le rassemblement a rapidement tourné à la confrontation quand les manifestants ont tenté de forcer des barrières dressées sur le chemin par les CRS.
Le rassemblement a rapidement tourné à la confrontation quand les manifestants ont tenté de forcer des barrières dressées sur le chemin par les CRS. Paniqués, ils se sont mis à courir dans tous les sens pour échapper à des tirs de gaz lacrymogènes qui répondaient à un premier jet de pierre.
Un millier de policiers, selon une source proche du dossier, ont été mobilisés sur ce rassemblement.
Des vitrines ont été brisées. Les bars ont replié les terrasses dans les petites rues alentours et les commerces ont fermé.
"Je condamne fermement les violences commises à Nantes cet après-midi", a dénoncé Gérard Collomb dans un tweet. "Leurs auteurs n'ont pour objectifs qu'entraver le dialogue en cours avec l'Etat et provoquer nos forces de l'ordre. L'avenir de Notre-Dame-des-Landes se construira dans l'apaisement. Pas dans la violence", a-t-il ajouté.
Evelyne, 69 ans, Simone, 65 ans et Claude 77 ans étaient en week-end à Guérande, mais ils ont poussé jusqu'à Nantes, "contre le bétonnage, l'agriculture intensive et pour la protection de la nature" et "en soutien de la liberté".
Jennifer 35 ans, maraîchère, était venue pour dénoncer les "moyens disproportionnés" et l'intervention "très violente" des forces de l'ordre cette semaine. "On habite à 10 km de la Zad et on entend les grenades assourdissantes de chez nous", a-t-elle raconté.
Dans le bocage, des centaines d'opposants ont notamment remis des barricades là où les gendarmes se sont employés à les démanteler, au lendemain d'une visite-surprise du Premier ministre qui a fermement mis en garde contre la réoccupation des sites évacués ou la construction de nouveaux squats.
Il y avait au moins trois barricades en bois ou pneus reconstruites sur la D81, dont une enflammée, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Un survol d'hélicoptère dans la nuit a permis d'observer quatre barricades sur cette route. "Une opération de dégagement a été lancée vers 07H00 ce matin avec deux blindés en tête et quelques escadrons. Les barricades n'étaient pas tenues et pas piégées", a dit la gendarmerie.
Hématomes et atteintes neurologiques
Les forces de l'ordre ont essuyé un tir de cocktail Molotov et jet d'acide sur le "chemin de Suez" et ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogènes. Il n'y a pas eu de blessé.
L'équipe médicale des zadistes a évoqué, pour sa part, une dizaine de blessés dans leurs rangs. Au total, selon elle, "depuis le début de la semaine, au moins 148 personnes ont été prises en charges", victimes d'éclats de grenades, ou souffrant d'hématomes ou d'atteintes neurologiques (vertiges, céphalées, confusions) conséquence des explosions.
Au nombre de 250 quand les expulsions ont commencé en début de semaine, les opposants ont reçu des renforts et sont passés à 700 jeudi soir, selon le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie.
Conséquence, la Zad a rarement autant ressemblé à la "zone de non droit" décrite par le gouvernement que depuis le début de l'opération d'expulsion.
Les 2.500 gendarmes déployés depuis lundi ont reçu vendredi une visite surprise du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur visiblement soucieux d'éviter l'escalade des violences.
Faisant le point des expulsions entamées lundi, Édouard Philippe a déclaré que "l'ensemble des objectifs que nous nous étions assignés a été atteint: 29 squats (sur 96) ont été déconstruits et leurs occupants expulsés". L'objectif initial était de 40 squats à démanteler.
Après la préfète le matin, il a réitéré son "ouverture à la discussion" et invité occupants illégaux à se "régulariser" dans un délai de dix jours.
Sur le terrain, les gendarmes devraient rester trois semaines à un mois avec un triple objectif : déblayer les parcelles, garantir la libre circulation sur la D281 et la D81 et prévenir toute réoccupation illégale.
Le dispositif demeurera "le temps qu'il faudra, avec les forces qui seront nécessaires", a assuré dans la matinée le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie.
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