Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU est prévue à 15H00 GMT à la demande de la Russie, soutien militaire du pouvoir de Bachar al-Assad, qui a jusqu'ici dénoncé cette opération sans toutefois riposter.
Les raids, dont la menace planait depuis plusieurs jours et qui ont donné lieu à une intense coordination entre les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont été lancés dans la nuit de vendredi à samedi en riposte à l'attaque chimique du 7 avril à Douma, près de Damas, imputée au régime Assad -- qualifié de "monstre" ou "animal" par Donald Trump.
Les frappes ont visé trois sites liés au programme d'armement chimique syrien près de la capitale et dans le centre du pays.
Cette opération semble avoir été ciblée pour éviter une escalade de la guerre en Syrie, plus complexe que jamais après sept années de conflit et la présence sur le terrain de plusieurs forces étrangères, dont les armées américaine, russe et iranienne.
Ils n'ont fait "aucune victime au sein de la population civile ou de l'armée syrienne", d'après l'armée russe, dont les installations sur place ont été soigneusement évitées.
Toujours selon l'armée russe, la défense antiaérienne syrienne a intercepté 71 missiles de croisière sur 103. "La campagne de désinformation russe a déjà commencé", a réagi le Pentagone à Washington en niant les affirmations russes.
"Frappé avec succès"
Le président américain a lui salué samedi matin sur Twitter une frappe "parfaitement exécutée" dont "le résultat n'aurait pu être meilleur". "Mission accomplie!", a lancé Donald Trump -- comme son prédécesseur George W. Bush en 2003, annonçant, de manière prématurée, la fin de la guerre en Irak.
"Nous avons frappé avec succès chaque cible", a renchéri le Pentagone, estimant que le programme chimique syrien "mettra des années à s'en remettre" mais sans pouvoir garantir que le régime Assad "ne sera pas en mesure de le reconstituer".
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a aussi estimé qu'une "bonne partie de l'arsenal chimique" avait été "détruite".
Donald Trump a menacé, comme la France, de nouvelles interventions en cas d'autres attaques chimiques. Mais pour l'heure, Washington a clairement dit que l'opération était terminée.
La porte-parole du ministère américain de la Défense Dana White a ainsi confirmé que les Etats-Unis ne cherchaient "pas à intervenir dans le conflit en Syrie" mais ont voulu, comme ils l'ont fait il y a un an en pareilles circonstances, faire respecter une ligne rouge quant à l'usage d'armes chimiques.
Il était 04H00 à Damas (01H00 GMT) quand le président américain a annoncé, depuis la Maison Blanche, ces "frappes de précision".
Au même moment, de lourdes détonations ont résonné dans la capitale syrienne et des colonnes de fumée ont émergé depuis le nord-est de la capitale, selon une journaliste de l'AFP. Les frappes ont duré environ 45 minutes.
Face au "danger" d'une "escalade militaire totale", le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à la "retenue".
Mais Damas, ainsi que ses alliés russe et iranien auxquels Donald Trump a aussi lancé une mise en garde, a vivement protesté contre les frappes occidentales.
"Agression" et "insulte"
Le président Assad a dénoncé une "agression" qui ne fait que "renforcer" sa "détermination à continuer de lutter et d'écraser le terrorisme", terme par lequel il désigne les rebelles. Moscou a évoqué une "insulte" au président Vladimir Poutine, tandis qu'en Iran, le guide suprême Ali Khamenei a qualifié les dirigeants américain, français et britannique de "criminels".
A Damas, les frappes ont galvanisé les partisans du régime. Au lever du soleil, plusieurs dizaines d'entre eux se sont rassemblés sur l'emblématique place des Omeyyades, au son de klaxons et de musiques patriotiques, arborant des drapeaux syriens, chantant et dansant à la gloire de Bachar al-Assad.
"L'histoire retiendra que la Syrie a abattu des missiles, mais pas seulement. Elle a abattu l'arrogance américaine", lançait fièrement Nedher Hammoud, 48 ans.
A la mi-journée, les médias d'Etat ont annoncé l'entrée de forces de sécurité du régime à Douma, l'ultime bastion rebelle dans la Ghouta, près de Damas.
Une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) doit entamer samedi son enquête sur l'attaque chimique présumée du 7 avril dans cette ville, qui a fait au moins 40 morts selon des secouristes sur place mais a été qualifiée de "fabrication" des rebelles par le régime et son allié russe.
Malgré les frappes, les enquêteurs vont "poursuivre leur déploiement" en Syrie "afin d'établir les faits relatifs aux allégations d'utilisation d'armes chimiques à Douma", a assuré l'OIAC, qui n'est toutefois pas en mesure de désigner l'auteur d'une telle attaque.
Avant les frappes, Washington avait assuré avoir "la preuve" de l'utilisation d'armes chimiques par le régime, tandis que la Première ministre britannique Theresa May a assuré que l'intervention occidentale était "juste et légale".
Les trois puissances occidentales ont reçu le soutien de l'Arabie saoudite mais aussi de la Turquie, autre acteur de l'échiquier syrien, dont le président Recep Tayyip Erdogan, qui s'est plusieurs fois affiché avec ses homologues russe et iranien, a salué une réponse "appropriée" aux "attaques inhumaines" de Damas.
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